mercredi 15 mai 2013

De Lurde et De Ruble, trautzolâtres

Le comte Alexandre-Louis-Thomas de Lurde naquit à Paris le 28 vendémiaire an IX [20 octobre 1800]. Après avoir achevé ses études, il commença son apprentissage diplomatique au secrétariat du général Jean Dessolles, président du Conseil, puis auprès de Étienne Pasquier, ministre des Affaires étrangères, dont la chute mit fin à sa carrière. Dévoué à l’idée monarchique, il partit alors en 1823 pour l’Espagne, au service du roi Ferdinand VII. Revenu en France, il ne put entrer dans l’armée française avec son grade de capitaine et démissionna en 1828. Chevalier de la Légion d’honneur en 1829, il fut nommé secrétaire de légation à Rio de Janeiro l’année suivante, chargé d’affaires au Portugal en 1832 et secrétaire de légation à Lisbonne en 1833. Devenu officier de la Légion d’honneur, il fut envoyé à Rome en 1836, reçut le titre de comte en 1838 et fut nommé premier secrétaire d’ambassade à Constantinople en 1839 ; considérant qu’il avait été injustement traité, il quitta Constantinople et rentra à Paris :

« Toute compensation lui fut refusée, et, durant plus d’une année, il vécut oublié, relégué dans la classe des secrétaires en disponibilité. Il demeura à Paris pendant cette longue période, plus occupé de ses études historiques que des démarches nécessaires pour obtenir du service. Une passion nouvelle, l’amour des livres, s’était emparée de lui depuis plusieurs années. A Rome il avait commencé à rechercher les belles et vieilles impressions des littératures française et italienne. Son séjour à Paris ouvrit un large cours à son goût pour les livres. Quelques ventes aux enchères lui fournirent l’occasion d’acquérir des éditions originales et de belles reliures. Ainsi débuta une passion qui devait absorber la fin de sa vie. » [sic]

En 1841, il obtint sa réintégration dans la carrière diplomatique : il fut envoyé à Naples, comme médiateur dans un différend entre l’Angleterre et les Deux-Siciles. En 1842, il devint ministre plénipotentiaire auprès de la république Argentine et reçut la croix de commandeur de la Légion d’honneur. Revenu à Paris en 1844, il fut nommé grand officier de la Légion d’honneur et attendit à Paris, 21 bis quai Voltaire (VIIe), la fin de la question Argentine. Après la révolution de 1848, il fut nommé chargé d’affaires en Hollande :

« A la Haye, le diplomate avait peu de travail, mais le bibliophile trouva de merveilleuses occupations. Les Pays-Bas sont la patrie des Elzevier. Le goût des beaux livres, qui y avait créé les meilleurs imprimeurs du dix-septième siècle, y avait attiré de l’étranger les plus rares et les plus beaux exemplaires de nos classiques. Plus tard, rentré dans la vie privée, M. de Lurde aimait à montrer les précieux volumes qu’il avait trouvés à la Haye, à Utrecht, surtout à Leyde, et rappelait en souriant que ces trésors étaient les seuls qu’il eût rapportés de ses campagnes diplomatiques, l’unique récompense d’une vie entièrement vouée au service de son pays. » [sic]  

En 1849, le gouvernement français envoya De Lurde à Berlin ; bientôt remplacé pour des raisons politiciennes, il fut profondément dégoûté de la carrière diplomatique et demanda une pension de retraite.
En 1852, il prit un petit appartement rue Caumartin (IXe) et s’y installa avec ses livres. Il était devenu le client des libraires Joseph Crozet (1808-1841), Joseph Techener (1802-1873) et Léon Techener (1832-1888), puis Laurent Potier (1806-1881). Il avait d’abord aimé les volumes à figures, les belles impressions du dix-huitième siècle, les exemplaires en grand papier du commencement du dix-neuvième. Rapidement, il avait adopté une spécialité plus délicate, les éditions originales.



Recueil général des Caquets de l'Acouchée [sic]
S. n. [Paris], 1623
Reliure de Trautz-Bauzonnet, 1848
(Ruble, 1899, n° 511)

Il n’acceptait que des exemplaires de conservation parfaite : tout volume taché, incomplet, court de marges, quelle que fut sa rareté, n’était pas admis dans sa bibliothèque. Aussi difficile pour les reliures, la plupart sorties des mains de Bauzonnet ou de son gendre et successeur Trautz. Plus d’une fois, il a sacrifié une reliure ancienne pour lui en substituer une exécutée par ses relieurs préférés. On compta à son décès : 15 reliures signées Bauzonnet, 140 signées Bauzonnet-Trautz et 268 signées Trautz-Bauzonnet.



La plupart portent sur le dos et aux angles des plats, souvent sur la doublure même, un chiffre composé de deux « A » et de deux « L » [Alexandre de Lurde].

« Il lisait ses livres, il comparait les diverses éditions de ses auteurs favoris. Peu d’hommes possédaient ses classiques comme lui, et personne peut-être les auteurs du seizième siècle. Il aimait principalement, outre les classiques, les vieux poëtes, Ronsard et la Pléiade, les anciens prosateurs, Rabelais, le Plutarque d’Amyot, Montaigne, et, quand il les avait relus en entier, il les relisait encore. Il avait peu de goût pour la littérature contemporaine. Nos poëtes, nos romanciers, nos critiques, nos historiens, toujours empressés à quitter les lettres pour la politique, n’étaient pour lui que des faiseurs de livres de circonstance ; il les lisait quelquefois, comme on lit des journaux, mais il ne gardait pas leurs ouvrages. » [sic]

Après la mort du chancelier Pasquier en  1862, puis de sa mère en 1864, il prit goût à la solitude, s’adonnant plus que jamais à celui des livres et à l’étude de l’histoire et des grands auteurs. Pendant le second siège de Paris, le 23 mai 1871, en sortant du cercle des Chemins de fer, au coin de la rue de la Michaudière, où il avait dîné, il fut blessé à la hanche par le tir d’un factionnaire. Dès lors, il ne quitta plus son appartement, où il expira le 4 janvier 1872, à 1 h. 10 du matin.  Célibataire, il avait légué sa bibliothèque à son neveu, le baron de Ruble.



Collège de Vaugirard

Descendant d’une vieille famille irlandaise venue s’installer en Gascogne, le baron Joseph-Étienne-Alphonse de Ruble était né à Toulouse (Haute-Garonne) le 6 janvier 1834. Ayant perdu sa mère à l’âge de sept ans, il eut droit à un précepteur ecclésiastique avant d’être envoyé en pension à Toulouse, puis dans l’institution célèbre de l’abbé Poiloup, à Vaugirard [ancien village, qui sera annexé à Paris en 1860, XVe arrondissement]. Ses études terminées, De Ruble revint à Toulouse pour y faire son droit et c’est alors que commença à se manifester chez lui l’amour des livres.
En 1855, il vint se fixer dans la capitale et se fit inscrire au barreau de Paris. Il devint le secrétaire de l’avocat et homme politique Jules Favre et fréquenta les Archives et le département des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Parurent bientôt les trois premiers volumes de ses Commentaires et lettres de Blaise de Monluc maréchal de France (Paris, Vve Jules Renouard, 1864-1872, 5 vol.). En 1868, il épousa Jeanne-Blanche-Caroline Bajot de Conantre [sic], qui devint sa collaboratrice, partageait ses études et l’affranchissait des soucis de la vie matérielle. En dehors des voyages entrepris pour dépouiller les archives françaises et étrangères, il avait à Paris des journées bien réglées : après avoir passé une partie de la matinée et de l’après-midi à la Bibliothèque nationale ou aux Archives, il rentrait chez lui vers 16 heures, classait ses notes, puis faisait une courte apparition au cercle de l’Union.



La saison d’été, qu’il passait dans son château de Ruble, à Gimat (Tarn-et-Garonne), était réservée au travail de la rédaction : levé le plus souvent à 5 heures, il visitait ses fermes et ses chevaux d’élevage ; il déjeunait à 9 heures puis, après une courte promenade dans la cour du château, se retirait pour travailler dans sa bibliothèque ; à 16 heures il s’entretenait avec son régisseur, puis retournait à ses livres jusqu’à 19 heures ; après le dîner, il consacrait le reste de la soirée à sa famille, mais se couchait de bonne heure.



Après avoir voulu s’engager en 1870, il suivit sa belle-mère et la baronne au château de Connantre (Marne) [après de nombreux changements de propriétaires, le château, à l’abandon, fut détruit en 1967]. Pendant toute l’occupation, De Ruble recueillit les documents qui permirent la publication de L’Armée et l’Administration allemandes en Champagne (Paris, Hachette et Cie, 1872).
La même année 1872, il hérita de la bibliothèque de son oncle et témoigna sa reconnaissance en publiant, en 1873-1874 d’abord, dans le Bulletin du bibliophile, et en 1875, dans un volume tiré à 60 exemplaires, une Notice biographique sur le comte de Lurde, suivie du catalogue de sa bibliothèque.
Il compléta cette belle bibliothèque comme l’aurait complétée celui-là même qui la lui avait léguée, et il ne voulut pas connaître d’autres relieurs que Trautz.



Les reliures qu’il fit alors exécuter portent sur le dos et aux angles des plats un chiffre composé de deux « R » et de deux « C » [Ruble et Conantre]. Quand Trautz mourut en 1879, De Ruble ne fit presque plus relier, quelques fois par Lortic père ou Thibaron-Joly, mais il acheta dans les ventes des livres reliés par Trautz. Désigné pour préparer la collection de livres et de manuscrits qui devait figurer à l’Exposition universelle de 1878, il donna une Notice des principaux livres manuscrits et imprimés qui ont fait partie de l’exposition de l’art ancien au Trocadéro (Paris, Léon Techener, 1879, in-8, VIII-116 p.).
Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 1896, le baron appartenait à de nombreuses Sociétés : Société des anciens textes français, Société des Bibliophiles françois, Société d’histoire diplomatique, Société de l’histoire de France, Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France, Société historique de Gascogne, Société archéologique de Tarn-et-Garonne, Société des Antiquaires du Centre.
La mort vint le chercher à son domicile, 43 rue Chambon (Ier), le samedi 15 janvier 1898, vers 15 heures 30, après une semaine de maladie.



Le Catalogue des livres rares et précieux composant le cabinet de feu M. le baron de Ruble (Paris, Em. Paul et fils et Guillemin, 1899, in-8, XVI-192 p., 688 lots) comprend les 244 articles de son propre cabinet avec les 444 articles du cabinet de son oncle. La vente eut lieu à l’hôtel Drouot, du lundi 29 mai au samedi 3 juin 1899.

8. Missel exécuté par Nicolas Jarry pour le cardinal de Richelieu. In-fol. de 75 f. à 2 col., mar. r. dos orné, fil. double encadrem. genre Du Seuil, tr. dor., aux armes du cardinal. Manuscrit sur vélin, daté 1639. 6.010 fr. Payé 2.320 fr. à la vente Lignerolles, 1894.
61. Essais de Messire Michel, seigneur de Montaigne. Bourdeaux, S. Millanges, 1580. In-8, mar. bleu, chiffres sur le dos et aux angles des plats, doublé de mar. orange, coins et grand milieu avec chiffre au centre composés d’une riche dorure à petits fers et au pointillé, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1851). Première et précieuse édition des deux premiers livres des Essais. Exemplaire réglé. 1.385 fr.
66. Les Essais de Michel de Montaigne. Paris, 1669, 3 vol. in-12, titres-front. gravés, mar. r. doublé de mar. r. dent. tr. dor. (Boyet). Exemplaire de Longepierre. 2.500 fr.



83. La Nef des Princes. Lyon, Guillaume Balsarin, 1502. In-4 goth. de 66 f. mal ch. sign. a-l par 6 f. fig. sur bois, mar. vert. dos orné, 3 fil. et comp. à la Du Seuil. dent. int. tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Première et rarissime édition. Exemplaire de la vente Crozet. 1.160 fr.



93. Le Livre du roy Modus. Chambéry, Anthoine Neyret, 1486. In-fol. goth. nombreuses fig. sur bois. mar. vert, chiffres sur le dos, fil. à fr. doublé de mar. r. large dent. à petits fers et au pointillé avec une bordure extérieure dite « aux oiseaux », dans laquelle se trouvent placées des bécasses présentées dans diverses postures, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Exemplaire de la première édition provenant de la bibliothèque du duc de Luynes, dont il porte le timbre sur le premier f. On ne cite que 4 ou 5 exemplaires de ce rare volume : celui de Solar, incomplet du dernier f., a été vendu 5.000 fr. à la vente Potier (1870), celui du prince d’Essling 10.000 fr. à la vente Pichon (1869). 7.800 fr.
94. La Vénerie de Jaques du Fouilloux. Poitiers, Marnef et Bouchet frères, 1561. In-fol. fig. et musique notée, mar. r. jans. chiffres sur le dos, doublé de mar. bleu, bel et large encadrement formé d’un enroulement de branches de feuillage dans lequel courent des chasseurs, des chiens, des cerfs, des lièvres et des lapins, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Edition originale très rare entièrement imprimée en caractères italiques. 1.850 fr.
126. Le Rommant de la rose. Paris, Galliot du Pré, 1529. Petit in-8, lettres rondes, fig. sur bois, mar. r. dos orné avec chiffres, fil. riches comp. à petits fers et au pointillé composé d’ornements aux angles et d’un grand milieu avec une rose dans un médaillon au centre, doublé de mar. vert, larges dent. à petits fers et au pointillé, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Exemplaire cité comme étant le plus grand connu (nombreux témoins), ayant appartenu au bibliographe Osmont, dont le nom se trouve au bas du titre. 1.440 fr.
132. Les Œuvres Maistre Guillaume Coquillart. Paris, Galliot du Pré, 1532. Pet. in-8, lettres rondes mar. r. dos orné, fil. et encadrem. genre Du Seuil composé de fil. droits et cintrés avec fleuron aux angles, doublé de mar. bleu, dent. dite « roulette Chamillart » [simple roulette à laquelle la marquise de Chamillart a laissé son nom] avec fleurons au pointillé aux angles, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Première édition imprimée en lettres rondes. Un des plus grands exemplaires connus. 1.050 fr.
135. Le Vergier dhonneur. S. l., s. d. In-fol. goth. de 209 f. non ch. à 2 col. nombr. fig. sur bois mar. r. dos orné avec chiffres, 3 fil. dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1848). Rarissime édition imprimée à Paris à la fin du xve. Exemplaire anciennement recouvert d’une reliure en veau fauve au chiffre couronné de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII ; ce chiffre a été découpé et fixé en guise d’ex-libris à l’intérieur du premier plat de la nouvelle reliure ! 1.100 fr.



141. Gringore [sic]. Les Fantaisies de Mère Sotte. S. d. [privilège du 27 octobre 1516]. In-4 goth. 110 f. [et non 111 comme Brunet l’indique] fig. sur bois, mar. r. dos orné à petits fers, 3 fil. dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1848). Un des ouvrages les plus rares de Gringore. On ne connaît que 3 ou 4 exemplaires de cette édition : celui-ci provient des bibliothèques Heber et du prince d’Essling et a été relié à nouveau depuis la vente de ce dernier amateur. 1.820 fr.



162. Étienne Dolet. Le Second Enfer. Troyes, Nicole [i.e. Nicolas] Paris, 1544. Pet. in-8 lettres rondes, mar. r. dos orné, fil. et comp. à la Du Seuil, doublé de mar. r. riches comp. à petits fers et au pointillé couvrant entièrement les plats intérieurs, chiffre dans un médaillon au centre, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). On connaît 3 éditions de ce livre publiées sous la même date ; on ne connaît qu’un seul exemplaire de chacune, abstraction faite d’un exemplaire de la première partie seulement de cette édition (B.n.F.). Cet exemplaire provient de la vente Crozet et a été relié depuis. 1.645 fr.
163. Le Miroir de treschrestienne princesse Marguerite de France, royne de Navarre. Paris, Antoine Augereau, 1533. In-8 mar. La Vallière avec incrustations de mar. brun et r. sur le dos et les plats, riche dorure composée de fil. et de marguerites alternant avec des rosaces, doublé de mar. bleu, bel encadrement formé de branches de feuillage et décoré de marguerites, tr. dor. étui en forme de livre en mar. brun, doublé de peau de chamois grenat, dent. int. tr. dor. (Thibaron-Joly). Exemplaire réglé, grand de marges ; reliure faite à l’imitation des reliures à mosaïque de Padeloup dites « à répétition ». 2.010 fr. Avait été adjugé 1.900 fr. à la vente Guy-Pellion, 1882.
164. Marguerites de la Marguerite des princesses. Lyon, Jean de Tournes, 1547. 2 tomes en 1 vol. in-8, fig. sur bois, car. ital. mar. r. chiffres sur le dos et aux angles des plats, doublé de mar. bleu, large dent. à petits fers et au pointillé avec chiffre aux angles, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1850). Exemplaire réglé, grand de marges (témoins) et le plus grand connu ; il provient des bibliothèques de Soleinne, Baudelocque et Clinchamp, et a été relié depuis. 1.500 fr.



216. Les Premières Œuvres de M. Régnier. Paris, Toussaint du Bray, 1608. In-4, mar. r. chiffres sur le dos et aux angles des plats, dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1850). Rarissime édition originale. Exemplaire réglé, provenant de la bibliothèque du général Tolosan (1805), le seul connu en dehors de celui de la B.n.F. et de celui de l’Arsenal. 4.400 fr. Un des livres les plus remarquables de la collection.
218. Les Satyres et autres Œuvres du sieur Régnier. Leiden, Jean et Daniel Elsevier, 1652. Pet. in-12, mar. r. dos orné à petits fers, 3 fil. doublé et gardes de pap. blanc et or, dent. int. tr. dor. (Padeloup). Exemplaire rare, mais court de marges, aux armes du comte d’Hoym. 1.520 fr.
226. Les Poésies de Malherbe. Paris, Claude Barbin, 1689. In-12, mar. r. doublé de mar. olive, dent. tr. dor. (Padeloup). Exemplaire de Longepierre, réglé ; il a appartenu ensuite à Bignon et Clinchamp, dont il porte l’ex-libris. 5.050 fr.



299. Airs nouveaux de la Cour. Escripts par N. Jarry. In-8, mar. citron, comp. de mosaïque avec chiffres et riche dorure sur le dos et les plats, doublé de mar. r. fil. et encadrem. à la Du Seuil avec un grand fleuron à petits fers et au pointillé aux angles, tr. dor. étui en forme de livre doublé de drap grenat, les plats en mar. brun jans. dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1854). Manuscrit sur vélin couvert d’une riche reliure à mosaïque considérée comme le chef-d’œuvre de Trautz. Acheté 565 fr. à la vente De Bure (1853). Avait été payé 14 livres et 19 sols à la vente du baron d’Heiss (1785). L’ancienne reliure qui recouvrait le volume à l’époque de la vente De Bure était en trop mauvais état pour être conservée, mais la doublure la représente exactement telle qu’elle avait été exécutée par Le Gascon. On joint la déclaration de Trautz. 17.050 fr.
314. Maistre Pierre Pathelin. Paris, Anthoine Bonnemere, 1533. In-16 de 124 f. non ch. lettres rondes, mar. orange, dos orné, comp. de fil. droits et cintrés, fleurons aux angles, doublé de mar. r. riche dorure à petits fers et au pointillé avec chiffre au centre et aux angles, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1851). Exemplaire réglé provenant de la vente Monmerqué. 1.505 fr.



314 bis. Maistre Pierre Pathelin. Paris, Jehan Trepperel, s. d. [entre 1502 et 1511]. Petit in-8, goth. de 44 f. non ch. à 26 lignes par page, signé a à e par 8 f. et f par 4 f. fig. sur bois, mar. r. dos orné fil. doublé de mar. r. dent. tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Si cet exemplaire est celui de la vente Soleinne, ce serait alors le seul cité par les bibliographes. 1.705 fr.
348 bis. P. Corneille. Remerciment [sic] au Roy. Paris, 1663. In-4 de 7 p., mar. r. jans. chiffres aux angles des plats, dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1859). Un des 2 exemplaires connus de l’édition (le second fait partie de la bibliothèque du baron J. de Rothschild). 1.595 fr.
351. Les Œuvres de Monsieur de Molière. Paris, Denys Thierry, Barbin, etc., 1682.  8 vol. pet. in-8, fig. de Brissart, mar. r. doublé de mar. olive, dent. int. tr. dor. (Rel. anc.). Première édition complète. Exemplaire de Longepierre, réglé, très grand de marges (témoins), qui serait tiré sur « grand papier fin ». 21.000 fr.
354. Les Précieuses ridicules. Paris, Charles de Sercy, 1660. In-12 de 4 f. prél. non ch. et 135 p. mar. r. chiffres sur le dos, fil. à fr. dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Édition originale extrêmement rare, premier état du premier tirage. 4.620 fr.
355. Sganarelle, ou le Cocu imaginaire. Paris, Jean Ribou, 1660. In-12 de 6 f. prél. non ch. et 60 p., la dernière non ch. pour le privilège, mar. r. chiffres sur le dos, fil. à fr. dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1853). Edition originale rarissime, publiée sans l’autorisation de l’auteur par un sieur de Neuf-Villenaine, et détruite, à l’exception de 8 ou 10 exemplaires, dont plus de la moitié sont en bibliothèques publiques. 4.000 fr.
383. Les Femmes sçavantes. Paris, Pierre Promé, 1672. In-12 de 2 f. prél. non ch. et 92 p., mar. r. jans. dent. int. tr. dor. (Lortic). Exemplaire de l’édition originale sous la date de 1672, qui passe pour être unique. L’un des petits fleurons qui composent l’ornement typographique, placé en tête de la p. 37, est tombé pendant la mise en pages. 1.080 fr.
386. Molière. Remerciment [sic] au Roy. Paris, Guillaume de Luynes et Gabriel Quinet, 1663. In-4 de 7 p., mar. r. jans., chiffres aux angles des plats, dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1858). Cet exemplaire et celui de Lignerolles sont les deux seuls connus jusqu’alors. 1.450 fr.   









431. La Vie très horrificque du grand Gargantua. Pantagruel, roy des Dipsodes. Lyon, François Juste, 1542. Deux parties en 1 vol. in-16, goth. fig. sur bois, mar. citron, dos orné avec chiffres, 3 fil. et encadrem. genre Du Seuil composé de fil. droits et cintrés, avec chiffres aux angles, doublé de mar. r. ornements aux angles et grand milieu avec chiffre, à petits fers et au pointillé, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). On rencontre rarement ces deux parties réunies. 1.220 fr. [Rouillac, 16 juin 2019 : 490.000 €]



434. Rabelais. Œuvres, 1547. 3 parties en 1 vol. in-16 fig. sur bois, mar. bleu, chiffres sur le dos et aux angles des plats, dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1850). Edition originale de la première édition collective des trois premiers livres. 1.180 fr.



N° 440. Oeuvres de Maître François Rabelais
Amsterdam, Henry Bordesius, 1711, 6 t. en 5 vol. in-8
Reliure de Trautz-Bauzonnet, 1852


441. Œuvres de Maitre François Rabelais. Amsterdam, Jean-Frédéric Bernard, 1741. 3 vol. in-4, front. fleurons, culs-de-lampe, portrait, cartes et fig. par B. Picart, Du Bourg, etc., mar. r. dos orné, dent. tr. dor. (Rel. anc.). Exemplaire aux armes de la marquise de Pompadour. 4.260 fr.



464. Les Contes de la reine de Navarre. In-4, mar. grenat, chiffres dorés et fil. à fr. sur le dos et les plats, doublé de mar. bleu, large dent. à petits fers et au pointillé avec chiffres aux angles, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Edition originale très rare sous le titre Histoires des amans fortunez : on n’en cite que 5 ou 6 exemplaires. 1.700 fr.
474. Contes des fées, par Ch. Perrault. Paris, Lamy, 1781. 2 parties en 1 vol. in-12, front. et vignettes, mar. r. dos orné, dent. doublé de tabis bleu, dent. tr. dor. (Derome le jeune). La plus complète et la plus belle des anciennes éditions des Contes de Perrault. Exemplaire sur grand papier de Hollande. Provient des bibliothèques Pixerécourt et Aimé Martin (vente de 1847) et est un des trois seuls connus réunissant la triple condition d’être imprimés sur papier de Hollande, d’être ornés de figures en plusieurs états et d’être reliés par Derome, avec son étiquette sur un feuillet de garde. 4.120 fr.



478. Cervantes. Don Quichotte. 1605. In-4, mar. r. chiffres sur le dos et aux angles des plats, dent. int. tr. dor. (Trautz-Bauzonnet, 1850). Précieuse et rarissime édition originale de la première partie de ce roman. 7.420 fr.



481. Segunda parte de Don Quixote (1615). In-4, mar. r. chiffres sur le dos et aux angles des plats, dent. int. tr. dor. Première et précieuse édition de la seconde partie, infiniment plus rare que la première, dit Salva. Le titre porte la mention manuscrite « Ce livre est à Daniel Dumonstier ». 2.550 fr.


L’ex-libris de De Ruble représente ses armes et son chiffre accolés à ceux de son oncle.   

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