lundi 30 septembre 2013

Quand Léon Conquet renversait l’idole du vieux bouquin

L’auteur dramatique Henri Meilhac (1831-1897), de l’Académie française, déclara, un jour de la fin du xixe siècle :

« Pour que notre âme soit en fête,
Pour avoir un bonheur complet,
Que faut-il ? Faire la conquête
D’un livre édité par Conquet. »


Antoine-Léon Conquet était né à Espalion, chef-lieu de canton du département de l’Aveyron, à 32 km. au nord-est de Rodez :

« L’an mil huit cent quarante huit, le quatorze avril, à une heure du soir, dans la salle de la mairie, pardevant nous Jean Joseph françois Temple, Maire et officier de l’état civil de la mairie d’Espalion, canton d’Espalion, département de l’aveyron, est comparu le Sieur étienne Conquet, âgé de trente huit ans, marchand tailleur, domicilié à Espalion, lequel nous a représenté un Enfant du sexe masculin, né ce Jourd’hui à quatre heures du matin, dans sa maison d’habitation à Espalion, de lui déclarant et de marguerite Burguière, son épouse, âgée de trente un ans, auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms d’antoine Léon ; les dites déclarations et présentations faites en présence du Sieur pierre antoine Rouquette, âgé de quarante deux ans, traiteur et de mathieu Bessière, âgé de trente sept ans, maçon, domiciliés à Espalion, lesquels après lecture faite du présent ont signé avec nous et le déclarant. » [sic]

Il débuta en 1862, à 14 ans, chez un photographe, puis travailla chez son cousin libraire, Pierre-Jean Rouquette (1833-1912), passage Choiseul, éditeur de Henry Cohen et de Georges Vicaire. Il entra en 1870 chez son autre cousin libraire, Antoine Garrousse (° 1821), 15 boulevard de Bonne Nouvelle (Xe), en face le théâtre du Gymnase, près de la porte Saint-Denis. Après s’être engagé, comme volontaire, dans la Légion bretonne, lors de la guerre franco-allemande, ce fut chez Garrousse qu’il porta les bibliophiles vers les romantiques, les illustrés du xixe siècle et les éditions originales des écrivains contemporains, aidé par une jeunesse qui ne savait pas lire le grec.




5, rue Drouot
Il succéda à Garrousse en 1874, et, en 1880, il émigra à son adresse définitive, 5 rue Drouot (IXe).

En peu de temps, et en opposition au magasin de Damascène Morgand, 55 passage des Panoramas (IIe), où se tenaient les assises du livre ancien, celui de Conquet devint le quartier général où se réunissaient, vers 17 heures, les fortes têtes de la bibliophilie nouvelle :





« C’est qu’il était singulièrement captivant, cet homme, petit, rond, de manières si ouvertes et si avenantes, l’œil vif sous des sourcils prononcés, à la chevelure, prématurément argentée, relevée et rejetée en arrière, qui venait si franchement au-devant de vous, s’offrant en quelque sorte. » (Pierre Dauze. « Léon Conquet ». In Revue biblio-iconographique. Paris, 1898, p. 9)

Conquet fut le premier libraire détaillant qui ait entrepris, au xixe siècle, l’édition de luxe proprement dite, et devint, après Rouquette, le libraire de la Société des « Amis des livres », présidée par Eugène Paillet.
Parmi les 80 éditions réalisées :

Mon oncle Benjamin, par Claude Tillier (1881, 2 vol. in-8, couv. illustr., 700 ex.), 1 portrait frontispice et 42 dessins de Sahib gravés sur bois par Prunaire, préface par Charles Monselet ; il a été tiré en outre, pour Conquet, 1 exemplaire sur papier du Japon contenant les fumés [épreuves d’essai] en bistre et en noir et un croquis à la plume de Sahib.
Estampes de Moreau le jeune pour le Monument du costume, gravées par Dubouchet (1881, gr. in-8, texte gravé tiré à 370 ex., estampes tirées à 490 ex.), portrait de Moreau le jeune par Cochin et 24 estampes hors-texte, notice par Philippe Burty.
Le Lion amoureux, par Frédéric Soulié (1882, in-18 carré, couv. impr., 500 ex.), 19 vignettes dessinées par Sahib [la 19e est celle du prospectus qui n’est pas reproduite dans le volume] et gravées au burin sur acier par Nargeot, notice historique et littéraire par Ludovic Halévy.
Estampes de Freudeberg pour le Monument du costume, gravées par Dubouchet (1883, gr. in-8, texte gravé tiré à 370 ex., estampes tirées à 490 ex.), portrait de Freudeberg gravé d’après Mind et 12 estampes hors-texte, notice par John Grand-Carteret.
Mademoiselle de MaupinDouble amour –, par Théophile Gautier (1883, 2 vol. in-8, couv. impr., 500 ex.), 1 couverture frontispice et 17 compositions de Gustave Toudouze gravées à l’eau-forte par Champollion, notice bibliographique par Charles de Lovenjoul.
La Chartreuse de Parme, par Stendhal (1883, 2 vol. in-8, couv. impr., 500 ex.), 32 eaux-fortes par V. Foulquier [la 32e vignette est celle qui se trouve dans le prospectus et qui ne figure pas dans l’ouvrage], préface par Francisque Sarcey.
Sous bois, par André Theuriet (1883, in-8, couv. illustr., 500 ex.), 78 compositions de H. Giacomelli gravées sur bois par Berveiller, Froment, Méaulle et Rouget, préface par Jules Claretie.
Le Rouge et le Noir, par Stendhal (1884, 3 vol. in-8, couv. impr., 500 ex.), 80 eaux-fortes par H. Dubouchet, préface par Léon Chapron.
Marie ou le Mouchoir bleu, par Etienne Béquet (1884, in-18, couv. impr., 1.200 ex.), 6 compositions de De Sta gravées par Abot, notice littéraire par Adolphe Racot.

« Un jeune libraire, L. Conquet, a commencé de publier quelques livres illustrés, qu’on s’arrache dès leur apparition ; et c’est justice, car ces volumes sont établis avec beaucoup d’intelligence, de goût et d’art. Ce sont presque toujours des réimpressions de luxe des plus intéressants ouvrages de nos auteurs modernes ou même contemporains. L’éditeur a compris que les collections de volumes du même format, ornés de la même façon, par les mêmes artistes ou les mêmes procédés, devenaient d’une monotonie désespérante. Il s’est attaché à varier le genre de ses livres, l’impression et les illustrations. » (Jules Le Petit. L’Art d’aimer les livres et de les connaître. Paris, chez l’Auteur, 1884, p. 89)

Le Violon de faïence, par Champfleury (1885, pet. in-8, couv. illustr., 500 ex.), 34 eaux-fortes par Jules Adeline [en réalité : 2 eaux-fortes h-t, 31 dans le texte et 2 sur la couv., dont celle du plat r° ne se trouve pas dans l’ouvrage], avant-propos par l’auteur.
Les Œillets de Kerlaz, par André Theuriet (1885, in-18, couv. impr., 1.100 ex.), édition originale, 4 eaux-fortes par Rudaux, 8 en-têtes et culs-de-lampe de Giacomelli gravés par T. de Mare.
Fromont jeune et Risler aîné, mœurs parisiennes, par Alphonse Daudet (1885, 2 vol. in-8, couv. impr., 500 ex.), 12 compositions de Emile Bayard gravées à l’eau-forte par J. Massard, notice littéraire par Gustave Geffroy.
La Défense de Tarascon, par Alphonse Daudet (1886, in-18, couv. illustr., 300 ex. H.C.), 16 aquarelles d’après Draner ; il a été tiré en outre un exemplaire spécial pour Paul Bellon, acquéreur des dessins originaux.





La Canne de M. MicheletPromenades et Souvenirs –, par Jules Claretie (1886, pet. in-8, couv. impr., 1.000 ex.), 12 compositions de P. Jazet gravées à l’eau-forte par H. Toussaint, préface par Alfred Mézières, de l’Académie française.
Trois coups de foudre, par Ludovic Halévy (1886, in-16, couv. impr., 1.000 ex.), 10 dessins de Kauffmann gravés par T. de Mare, édition originale.
Militona, par Théophile Gautier (1887, in-8, couv. impr., 500 ex.), 1 portrait et 10 compositions de Adrien Moreau gravés par A. Lamotte.
Émaux et Camées, par Théophile Gautier (1887, in-16, couv. illustr., 700 ex.), 112 dessins de Gustave Fraipont, préface par Maxime du Camp, de l’Académie française.
Nouvelles, par Alfred de Musset (1887, in-8, couv. impr., 500 ex.), 1 portrait gravé par Burney d’après une miniature de Marie Moulin et 15 compositions de F. Flameng et O. Cortazzo gravées à l’eau-forte par Mordant et Lucas.
Bouddha, par Jules Claretie (1888, in-18, couv. impr., 400 ex.), 1 frontispice et 10 vignettes de Robaudi gravés par A. Nargeot.
Mémoires du comte de Grammont, par Antoine Hamilton (1888, gr. in-8, couv. impr., 700ex.), 1 portrait et 33 compositions de C. Delort gravés au burin et à l’eau-forte par L. Boisson [les 200 premiers exemplaires sont illustrés en outre d’un fleuron de couverture et d’un portrait sur le titre], préface par H. Gausseron.
Ruy Blas, drame en cinq actes, par Victor Hugo (1889, gr. in-8, couv. impr., 500 ex.), 1 portrait et 15 compositions de Adrien Moreau gravés à l’eau-forte par Champollion ; il a été tiré en outre, pour Conquet, 1 exemplaire sur grand papier vélin et 1 exemplaire sur papier du Japon, avec les eaux-fortes en 3 états.





La Princesse de Clèves, par Madame de La Fayette (1889, in-8, couv. impr., 500 ex.), 1 portrait et 12 compositions de Jules Garnier gravés par A. Lamotte, préface par Anatole France ; il a été tiré en outre 1 exemplaire unique sur papier de Hollande contenant les dessins originaux et les épreuves d’artistes, et, pour Conquet, 1 exemplaire sur grand papier vélin avec les figures en 3 états.
Le Manteau de Joseph Olénine, par le vicomte E.-M. de Vogüé, de l’Académie française (1889, in-18, couv. impr., 100 ex., 200 ex. H.C.), portrait gravé par A. Lamotte ; il a été tiré en outre 8 ex. H.C. sur papier vélin blanc avec le portrait en 3 états.

« Depuis dix ans qu’il édite avec un savoir-faire remarquable et une délicatesse de sentiment d’art rare chez un faiseur de livres, Conquet nous a présenté, tirés à petit nombre, une vingtaine de vrais ouvrages de bibliophiles, auxquels rien ne manque sous le double rapport de la beauté et de la perfection de la forme. On ne peut y blâmer ni la bonne entente de l’imposition du texte, ni la richesse du papier, ni l’ordonnance des caractères de choix, ni même le nombre et le fini des gravures dues aux maîtres aquafortistes et burinistes de ce temps et toutes exécutées d’après des habiles compositions signées des premiers peintres de l’heure présente. – Nous ne trouverons donc rien à reprendre dans le bagage éditorial de l’ardent libraire de la rue Drouot ; il mérite à plus d’un titre de voir rougir sa boutonnière pour ne pas envier le ruban pourpre de ses confrères, car il a mis au jour des éditions impeccables, polies, affinées et d’un attrait indiscutable pour tous les amoureux du livre ; seulement il faut bien le dire, et ce serait notre grief, Conquet est resté obstinément traditionnaire ; dans l’art des jardins bibliographiques il n’a pas dépassé Le Nôtre ; c’est-à-dire qu’il s’est montré ami de l’alignement, du bien peigné, du ratissage et du correct à outrance sans ouvrir de nouvelles perspectives sur aucun des points du domaine livresque. – Il nous a dotés de vingt beaux ouvrages que nous avons tous, par sincère sympathie, revêtus de nos privilèges ; mais, au milieu de ces vingt volumes irréprochables comme la froide beauté vertueuse, il ne nous a pas encore permis d’applaudir à un seul livre ORIGINAL, à un beau fils naturel de l’art et de la fantaisie, très irrespectueux du passé. » (O. Uzanne. « Les Libraires de bibliophiles ». In Le Livre moderne. Paris, Quantin, 1890, t. I, p. 89-90)

« Notre article sur le libraire-éditeur Conquet nous a attiré lettres et bavardages. L’opinion de nos correspondants et interlocuteurs semble être que nous avons été trop bienveillant pour Conquet, alors que celui-ci se montre en général si peu tolérant pour tout ce qui ne porte pas son estampille, et si féroce, paraît-il, – ceci nous importe peu, – pour le fondateur des Bibliophiles contemporains.
Nous répondrons aux uns et aux autres que les commérages de boutique sont trop au rez-de-chaussée pour notre jugement, que nous plaçons très au-dessus du niveau des concierges. Nous n’avons pas à apprécier la nature d’esprit ni la façon d’être de M. Conquet, mais à montrer le libraire et l’éditeur, ce que nous avons fait sans parti pris ; quant aux on dit et aux on répète, ces choses-là ne montent pas à nos assises, et nous n’en tiendrons, qu’on le sache bien, jamais compte dans nos futurs jugements bibliographiques et bibliopolesques. » (Ibid., p. 168)  






Reliure de Louis Dezé (1857-1930)

L’Abbé Tigrane candidat à la Papauté, par Ferdinand Fabre (1890, in-8, couv. impr., 501 ex., dont 1 ex. unique sur Hollande avec les dessins originaux et les épreuves d’artiste de Rudaux), 1 portrait d’après J.-P. Laurens et 20 eaux-fortes originales par E. Rudaux.

« Puisque je parle de Ferdinand Fabre, je ne puis guère me dispenser d’annoncer que le libraire Conquet vient d’éditer l’Abbé Tigrane, avec illustrations de E. Rudaux. – Les Conquettistes trouvent que « ça manque de femmes » dans l’illustration, mais en dehors de cette question qui vise un livre moins émoustillant que l’Élixir Godineau, les avis sont partagés sur l’interprétation. Je serais moi-même très partagé, si j’avais pu juger de cette dernière Conquetinade, dont je n’ai pas encore vu l’expression d’art, car je suis tenu à une absolue réserve vis-à-vis du libraire de la rue Drouot ; j’en ai dit au début trop de bien pour de parti pris en dire du mal et assez de mal depuis pour espérer jamais en redire du bien. Je pense que cet éditeur comprend le livre froid, le livre opportuniste, et comme je préfère le pire au médiocre, la droite ou la gauche au centre prudent, je subis toujours un peu d’humeur à la vue de l’imperturbabilité de ces belles gravures de prix Montyon qui décorent les livres de l’éditeur des Snobs-Bibliophiles. » (In Le Livre moderne. Paris, Quantin, 1890, t. II, p. 375)




Reliure de Champs
Hernani, drame en cinq actes, par Victor Hugo (1890, gr. in-8, couv. impr., 500 ex.), 1 portrait d’après Devéria et 15 compositions de Michelena gravés à l’eau-forte par Boisson ; il a été tiré en outre, pour Conquet, 1 exemplaire sur papier du Japon et 1 exemplaire sur papier vélin avec les eaux-fortes en 3 états.




Reliure de Meunier
Thérèse & Marianne, souvenirs de jeunesse, par Jules Michelet (1891, in-16, couv. impr., 400 ex.), 11 eaux-fortes originales par V. Foulquier ; il a été tiré en outre, pour Conquet, 8 ex. H.C. en grand papier vélin avec 3 états des gravures.


Vieille idylle, par Louis Morin (1891, in-16, couv. illustr., 300 ex. H.C.), 12 pointes sèches et 20 ornements typographiques par l’auteur ; il a été tiré en outre, pour Conquet, 10 exemplaires sur grand papier vélin blanc.

« Enfin, avant de clore ces hâtives notations bibliographiques, nous aurons un vif plaisir à admirer tout haut un délicieux petit livre de format in-16, intitulé Vieille idylle, texte et dessins de Louis Morin, dont nous avons déjà souventes fois vanté l’exquis talent si éminemment personnel.
Ce livre de Louis Morin a été publié par Conquet pour être en partie offert en cadeau à sa clientèle. Il est illustré de douze pointes sèches et de vingt ornements typographiques par l’auteur. Les pointes sèches sont des bijoux, d’adorables petites planches d’une saveur délicieuse, et nous voudrions pouvoir applaudir ici longuement et bruyamment à tout le mérite de ce joli petit livre en analysant le si curieux tempérament d’artiste de Morin. Mais nous y reviendrons, d’autant mieux que, dans cette même livraison, nos abonnés pourront admirer une piquante estampe en taille-douce dudit Morin : Les lecteurs à travers les âges.
Ah ! si Conquet nous offrait souvent des petits livres de ce goût-là, au lieu de ses confections de vignettes dues au burin polaire de Boisson et Cie, ce serait plaisir que de l’encourager … Mais tant qu’il fera des aciereries [sic] de keepsake, il nous sera difficile d’apporter quelque considération pour ses livres en congélation d’art. » ((In Le Livre moderne. Paris, Quantin, 1891, t. III, p. 51)





Dessin original gouaché de D. Vierge pour la couverture


L’Espagnole, par Emile Bergerat (1891, in-16, couv. illustr., 500 ex.), frontispice et 19 illustrations de Daniel Vierge gravées sur bois par Clément Bellenger.
Mémoires de Madame de Staal (Mademoiselle Delaunay) (1891, in-8, couv. impr., 600 ex.), 1 portrait et 30 compositions de C. Delort gravés au burin et à l’eau-forte par L. Boisson, préface par R. Vallery-Radot ; il a été tiré en outre 1 exemplaire unique sur papier de Hollande contenant les 30 dessins originaux de Delort, les eaux-fortes pures, les épreuves intermédiaires tirées par le graveur, les épreuves d’artiste des planches terminées et les épreuves des planches avec les noms des artistes.

« Quelques-uns de ces éphèbes bibliophiles, à mon arrivée à Bibliopolis, m’ont parlé avec des grâces de dilettantes d’une nouvelle édition des mémoires de Madame de Staël [sic], née Delaunay, avec illustrations de C. Delort, récemment éditée par le Keepsake-maker bien connu, jouxte l’Hôtel des Ventes, sous le nom du petit Conquet. – Vite, sans plus tarder, j’ai fait quérir cet ouvrage, et confortablement à l’aise, sous la lampe, auprès du feu, en situation de béate indulgence, je me suis apprêté à déguster comme une friandise ce succédané de Rouge et Noir et de la Chartreuse de Parme, jadis remis en lumière par le même impresario de la Burinomanie. […]
Donc je conseille aux jeunes bibliophiles d’être un peu plus sourds à ce qu’on leur distille dans l’oreille et un peu plus clairvoyants pour ce qu’ils sont invités à acquérir. – Qu’ils regardent et ne se laissent pas imposer des livres si discutables, des ouvrages aussi médiocres, dont la beauté non plus que les défauts n’ont d’outrance, mais dont le discrédit deviendra complet le jour où les amateurs seront tous mus par un sentiment d’art élevé qui leur fera comprendre que rien n’est aussi laid que le plat ou le banal et qu’un beau livre est constitué par des éléments de beauté souvent singuliers et hétérogènes, mais qui révèlent toujours de mille manières vivantes et parlantes à l’œil l’originalité et la recherche du publicateur.
Sur les ouvrages de M. Conquet, le regard du bibliophile patine sans rencontrer rien de passionnant ou de curieux, car il y gèle au-dessous de zéro. C’est propre, c’est net, c’est d’une mesquine correction de Snob, bien blanchi et empesé. Mais quant à être de l’art… Des petits navets, mes amis ! » (Ibid., p. 250 et 252)

« Que les directeurs [Société des Amis des livres] de ce volume [Lorenzaccio, d’Alfred de Musset] s’efforcent de ne pas faire du médiocre ; il leur est aisé d’atteindre le genre Conquet, propre, mou, creux, sans aucune expression digne de satisfaire les gens esthètes ; qu’ils s’appliquent, au contraire, à atteindre aux belles régions de l’art original, même au prix d’imperfections, et qu’ils choisissent un maître en dehors des mièvres illustrateurs qui ont fourré, – Daniel Vierge excepté, – des images de keapsake ou de Paroissien dans les éditions anémiques du petit grand homme de libraire de la rue Drouot. » (In Le Livre moderne. Paris, Quantin, 1891, t. IV, p. 371)





Reliure de Meunier
Exemplaire de Lucien Gougy

Le Myosotis, petits contes et petits vers, par Hégésippe Moreau (1893, gr. in-8, couv. illustr., 500 ex.), 134 compositions de Robaudi gravées sur bois par Clément Bellenger, préface par André Theuriet ; il a été tiré en outre, pour Conquet, 8 exemplaires sur papier vélin blanc, avec les tirages à part sur Chine, et 1 exemplaire sur papier vélin blanc avec des dessins originaux de Robaudi et des épreuves de graveur de Bellenger.





Reliure de Marius Michel

Le Petit Chien de la marquise, par Théophile Gautier (1893, in-16, couv. illustr., 500 ex.), 21 dessins de Louis Morin, préface par Maurice Tourneux.
Mariette, par Ludovic Halévy (1893, in-8, couv. illustr., 400 ex.), 40 compositions de Henry Somm.






Le Bibliomane, par Charles Nodier (1894, in-16, couv. illustr. [datée 1893], 500 ex.), 24 compositions de Maurice Leloir gravées sur bois par F. Noël, préface par R. Vallery-Radot ; il a été tiré en outre, pour Conquet, quelques exemplaires sur papier vélin blanc, de format in-8, dont 1 renfermant les fumés des gravure et orné d’une aquarelle originale de Leloir sur le faux-titre.





Reliure de Ruban

PastelsDix portraits de femmes –, par Paul Bourget (1895, gr. in-8, 200 ex.), 11 aquarelles de Robaudi et 35 de Giraldon.





Reliure de Chambolle-Duru

L’Aristénète français, par Félix Nogaret (1897, 2 vol. in-16, 150 ex.), 50 compositions de Durand gravées à l’eau-forte par Champollion.







Reliure de Meunier
Œuvres, par François Villon (1897, in-8, couv. illustr., 350 ex.), 90 illustrations de Albert Robida et 99 illustrations dans le texte en deux teintes, préface par Jules de Marthold.     

Parallèlement, Conquet publia également Jules Brivois : Bibliographie de l’œuvre de P.-J. Béranger (1876, 650 ex.), Bibliographie des ouvrages illustrés du xixe siècle, principalement des livres à gravures sur bois (1883, 900 ex.) et Essai de bibliographie des œuvres de M. Alphonse Daudet (1895, 220 ex.) ; Érastène Ramiro : Catalogue descriptif et analytique de l’œuvre gravé de Félicien Rops (1887, 550 ex.) ; et Henri Beraldi : Les Graveurs du xixe siècle (1885-1892, 12 vol. in-8), Estampes et livres  (1892, in-4, 1 front. et 38 pl., 390 ex.) et La Reliure du xixe siècle (1895-1897, 4 vol. in-8, pl., 295 ex.).

Dans l’arrière-salle de son magasin, Conquet s’était formé une bibliothèque personnelle composée, pour la plus grande partie, d’un choix de livres qu’il avait édités, en condition exceptionnelle, enrichis d’aquarelles, de dessins originaux, d’états particuliers, d’illustrations et d’autographes, revêtus de reliures somptueuses par Cuzin, Marius Michel, Mercier, etc.





Descamps-Scrive, probablement, (à gauche), et Conquet (à droite).
In Le Livre, bibliographie rétrospective, 1889, p. 152

« Il avait, dans le fond de son magasin de la rue Drouot, si connu des bibliophiles, une bibliothèque composée des seuls ouvrages qu’il eût publiés, exemplaires de choix, avec états spéciaux, des gravures, autographes des auteurs et des artistes, volumes admirables, revêtus de reliures exquises par les maîtres relieurs de ce temps : Champs, Carayon, Chambolle, Duru, Cuzin, Marius-Michel. » (Jules Claretie. La Vie à Paris. 1898. Paris, Bibliothèque Charpentier, 1899, p. 138)






Sur le premier feuillet de garde de chacun de ses livres, Conquet avait collé son ex-libris, eau-forte de Champollion d’après un dessin de Giacomelli, représentant un moineau sur un tas de livres, dont le premier porte les initiales entrelacées « LC », supporté par un cartouche sur lequel est la devise « J’ouvre l’œil ».





4, rue Drouot

Le 17 décembre 1897, à 14 heures, Léopold Carteret, âgé alors de 25 ans, déclara, à la mairie voisine du IXe arrondissement de Paris, le décès de son ami Conquet, arrivé en son domicile, 4 rue Drouot [en face de sa librairie], à 5 heures. Malade depuis deux ans, paralysé et ne s’exprimant plus qu’avec une difficulté extrême, il avait succombé à une hémorragie cérébrale, âgé seulement de 49 ans. Le 20 décembre suivant, malgré la coïncidence de ses obsèques avec celles d’Alphonse Daudet, une foule considérable envahit l’église Notre-Dame-de-Lorette, avant de se retrouver en grande partie à Versailles, où il fut inhumé.

Un libraire parisien aurait offert 100.000 francs pour la bibliothèque : cette proposition ne put être acceptée, le défunt, dans ses dernières volontés, ayant formellement affirmé vouloir que ses livres soient soumis au feu des enchères. La vente, qui eut lieu à l’Hôtel Drouot du 28 au 30 mars 1898, procura 150.000 francs : Catalogue des livres modernes composant la bibliothèque particulière de feu M. L. Conquet, éditeur, libraire de la Société des Amis des Livres (Paris, A. Durel et Leclerc et Cornuau, 1898, [6]-113-[3] p., dont un frontispice, 447 + 5 lots).
Parmi les prix supérieurs à 1.000 francs :

Éditions Conquet.

15. Gautier (Théop.). Mademoiselle Maupin, mar. v. de Cuzin, sur Japon, eaux-fortes en 3 états et 1 aquarelle de Toudouze : 2.020 fr.
22. Theuriet (André). Sous-Bois, mar. bl. de Chambolle-Duru, sur Chine, avec les fumés, 2 aquarelles originales de Giacomelli et let. Aut. des auteur et artiste : 1.700 fr.
54. Halevy (Lud.). Trois Coups de Foudre, mar. or. de Marius Michel, sur Japon, eaux-fortes en 3 états, 69 aquar. orig. de divers, let. aut. : 1.550 fr.
77. Hamilton. Mémoires du Comte de Grammont, mar. r. de Cuzin, sur Japon, eaux-fortes en 3 états avec 1 aquar. orig. de Delort : 1.900 fr.
109. Mémoires de Madame de Staal, mar. bl. de Mercier, sur Japon, eaux-fortes en 3 états : 1.100 fr.
151. Bourget (Paul). Albums pour Pastels, 18 croquis originaux, 4 croq. refusés, 383 epr. fig. et port. et nomb. let. aut. des auteurs et artistes : 1.050 fr.
153. Nodier (Ch.). Le Dernier Chapitre de mon Roman, exemplaire unique tiré sur placage de sycomore, veau fauve de Mercier doublé : 2.350 fr.
197. Dumas fils (Alex.). Théâtre, etc., P. C. Lévy et Conquet, 1890-1894, d. rel. de Champs, sur pap. de Hollande, 3 états des gravures, 9 aquar. orig. de Robaudi, autog. des auteurs et artistes : 1.200 fr.

Publications des Amis des Livres.

204. Mérimée. Chronique du règne de Charles IX, P., Amis des Livres, 1876, mar. bl. de Cuzin : 1.905 fr.
211. Boufflers. Aline, reine de Golconde, P., Amis des Livres, 1887, mar. bl. doublé de Cuzin : 1.380 fr.
215. Voltaire. Zadig, P., Amis des Livres, 1893, mar. v. doublé de Mercier : 2.300 fr.

Livres illustrés du xixe siècle.

255. Chants et Chansons populaires de la France, Delloye et Garnier frères, 1843, d. rel. de Mercier, avec toutes les couv. des livr. et vol. : 1.900 fr
277. Droz (Gust.). Monsieur, Madame et Bébé, P., Havard, 1878, mar. bl. doublé de Marius Michel, sur pap. de Chine : 1.900 fr.
279. Dumas fils (Alex.). Les Trois Mousquetaires, P., C.-Lévy, 1894, sur Japon avec les fumés sur Chine et 1 aquar. orig. de Maurice Leloir : 3.520 fr.
281. Dumas fils (Alex.). La Dame aux Camélias, P., M.-Lévy frères, 1872, en ff. s. pap. de Hollande avec 30 aquar. orig. de divers : 1.135 fr.
305. Goncourt (E. et J. de). Germinie Lacerteux, P., pour Paul Gallimard, 1890, suites de Raffaelli (eaux-fortes) et de Jeanniot ajoutées : 1.105 fr.
367 bis. Musset (A. de). Lorenzaccio, P., impr. pour M. Paul Hebert, 1897, avec 32 aquar. de Robaudi : 1.130 fr.
424. Theuriet. La Vie Rustique, P., Launette, 1888, mar. doublé de Marius Michel, sur pap. de Chine, avec tous les fumés : 5.600 fr.


(Coll. B. Hugonnard-Roche)

« Il n’aura pas vu, le pauvre Conquet, ses derniers livres, livres hier parus, et qu’il préparait de ses mains mourantes, Daphnis et Chloé, une chose charmante, et les Dimanches parisiens de Louis Morin, un chef-d’œuvre plein d’eaux-fortes originales de Lepère. Il n’aura pas eu non plus cette dernière joie que M. Henri Boucher, ministre du Commerce, allait lui faire en accomplissant un acte de justice : Conquet allait, en effet, être nommé chevalier de la Légion d’honneur, pour avoir supérieurement représenté la librairie française à l’Exposition de Bruxelles. » (Jules Claretie, Ibid., p. 138-139)
    

   


jeudi 19 septembre 2013

Les Geoffroy, apothicaires parisiens


La dynastie des Geoffroy, apothicaires à Paris, remonte au xvie siècle.




Étienne [I] Geoffroy (1586-1673), fils de Baptiste Geoffroy reçu maître apothicaire en 1584 et grand-père de Matthieu-François, fut reçu maître en 1611, devint échevin de Paris en 1636, consul en 1642 et juge en 1656. Il s’installa rue du Bourg-Tibourg (IVe), « près le cimetière Saint-Jean »,






où son fils Étienne [II], reçu maître en 1638, lui succédera.





Ses armoiries étaient « d’azur, au nom de Jésus d’or, accompagné de trois globes du même. »  







N’ayant laissé que des expertises dans l’affaire des poisons entre 1679 et 1682, Matthieu-François Geoffroy (Paris, 20 mai 1644-26 octobre 1708), reçu maître en 1666, échevin en 1685 et premier consul en 1694, a néanmoins joué un rôle important dans la famille. Ses relations étaient nombreuses dans le monde du commerce, dans la société des savants et celle des artistes. Son officine de la rue du Bourg-Tibourg fut citée comme l’une des plus importantes de Paris, par le Dr. Martin Lister (1638-1712) :

« The Apothecaries Shops are neat enough, if they were but as well stored with Medicines ; and some are very finely adorned, and have an Air of greatness, as that of Monsieur Geofferie, who has been Provost des Merchands, in the Rue Burtebur, where the Entry to the Basse Cour is a Port-cochier, with Vasa’s of Copper in the Niches of the Windows ; within are Rooms adorned with huge Vasa’s and Mortors of Brass, as well for sight, as for use. The Drugs and Compositions are kept in Cabinets disposed round the Room. Also Laboratories backwards in great perfection and neatness. » [sic] (A journey to Paris in the year 1698. London, Jacob Tonson, 1699, p. 238-239)
[Les boutiques d’apothicaires seraient assez propres, si elles étaient aussi bien garnies de drogues ; et il y en a de fort ornées, et qui ont un air de grandeur, telle que celle de Monsieur Geoffroy, qui a été prévôt des marchands (il fut échevin et non prévôt des marchands), dans la rue du Bourg-Tibourg, où l’entrée de la basse-cour est une porte cochère, avec des vases de cuivre  dans les niches des fenêtres ;  à l’intérieur sont des pièces ornées d’énormes vases et de mortiers de bronze, autant pour le spectacle, que pour l’usage. Les drogues et les préparations sont dans des armoires rangées autour de la pièce. En arrière sont des laboratoires parfaitement montés et propres.]

Surtout, des conférences se tenaient chez lui où Jean-Dominique Cassini (1625-1712) apportait ses planisphères, Jean Truchet (1657-1729), en religion le Père Sébastien, ses machines, Louis Joblot (1645-1723) ses pierres d’aimant, Joseph du Verney (1648-1730) faisait des dissections et Guillaume Homberg (1652-1715) des opérations de chimie, et où se rendaient plusieurs autres savants fameux. Par son mariage avec la fille de Jean Devaux (1611-1695), chirurgien célèbre, il était en rapport avec le monde médical.






Ses armoiries étaient « d’azur, à la tour d’or surmontée de trois donjons ». On lui connaît deux ex-libris, dessinés par Sébastien le Clerc et gravés par Claude Duflos, fils d’un chirurgien, qui portent ses armoiries, la devise « Turris fortissima Deus » [Dieu est une tour très forte] et la légende « Matthæus Franciscus Geoffroy Pharmacopoeorum Parisiensium antiquior Præfectus, Ædilis & Consul » :





l’un avec deux petits génies représentant la Pharmacie, à gauche, tenant une balance, et la Médecine, à droite, tenant le bâton d’Esculape ;





l’autre avec un piédouche portant une draperie sur laquelle se déroule la légende.
Matthieu-François Geoffroy eut deux fils, tous deux membres de l’Académie royale des sciences et de la Société royale de Londres.






L’aîné, Étienne-François Geoffroy (Paris, 13 février 1672-6 janvier 1731), reçu maître apothicaire en 1694, puis docteur en médecine en 1704, devint professeur en médecine au Collège royal (1709), professeur de chimie au Jardin royal (1707) et doyen de la Faculté de médecine de Paris en 1726. Décédé rue des Singes [rue des Guillemites, IVe], où il habitait depuis 1719, il fut l’auteur « Des différents rapports observés en chimie entre différentes substances » (in Histoire de l’Académie royale des sciences. Année M. DCCXVIII. Paris, Imprimerie royale, 1741, p. 202-212) et d’un Tractatus de materia medica [Traité de matière médicale] (Paris, Desaint et Saillant, 1741, 3 vol. in-8).







Sa bibliothèque fut vendue à partir du 4 juillet 1731 : Catalogus librorum viri Cl. D. Stephani Francisci Geoffroy, doctoris medici, antiqui facultatis Parisiensis decani, Regii in Medicina & Chymia Professoris, Regia Scientiarum Academiæ Parisiensis necnon Societatis Londinensis Socii (Paris, Gabriel Martin, 1731, in-8, [8]-153-[2]-[1 bl.] p., 2.146 lots [23 numéros doublés]).
Spécialisée dans les Sciences et Arts (1.632 lots), surtout médecine (1.092 lots) et histoire naturelle (343 lots), cette bibliothèque contenait aussi des livres dans les domaines de l’Histoire (246 lots) et des Belles-Lettres (161 lots), très peu dans ceux de la Théologie (39 lots) et de la Jurisprudence (11 lots), des estampes (33 lots) et « Un Droguier, en deux grandes Armoires de bois de noyer, dont les portes contiennent 800. pots de verre ; & dont les tablettes & tiroirs sont remplis de differentes pieces concernant l’Histoire Naturelle, d’un Herbier, et de differens Animaux renfermez dans des tubes de verre scellez hermetiquement. Un Squelette humain, renfermé dans une boëtte vitrée. Plusieurs Microscopes de differentes grandeurs. » [sic] (p. 253).







Le fils cadet, Claude-Joseph Geoffroy (Paris, 8 août 1685-9 mars 1752), fut reçu en 1703 et succéda à son père, dans l’officine de la rue de Bourg-Tibourg, en 1708. Il publia de 1707 à 1751 de nombreux mémoires dans l’Histoire de l’Académie royale des sciences, et devint échevin de Paris en 1731. De son second mariage, il eut un fils, Claude-François Geoffroy (Paris, v. 1728-18 juin 1753), qui continua les traditions pharmaceutiques de la famille : il fut reçu maître en 1748, mais mourut prématurément, sans successeur.





La vente de leur bibliothèque se déroula rue du Bourg-Tibourg, du mardi 5 au samedi 9 février 1754, avec un Catalogue des livres et estampes de défunts Mrs. Geoffroy [père et fils], de l’Académie Royale des Sciences (Paris, Gabriel Martin, 1754, in-12, [2]-120-18-[2] p., 1.608 lots de livres [15 numéros doublés, 1 triplé] et 69 lots d’estampes).
Le domaine des Sciences et des Arts dominait (944 lots), avec la médecine (495 lots) et l’histoire naturelle (283 lots), suivit par ceux de l’Histoire (294 lots), des Belles-Lettres (284 lots), de la Théologie (52 lots) et de la Jurisprudence (18 lots). La vente des livres rapporta 14.294 liv. 16, celle des estampes 5.790 liv. 19.






Cette vente avait précédé celle du cabinet de curiosités d’histoire naturelle de Claude-Joseph Geoffroy, dont le Catalogue raisonné des minéraux, coquilles, et autres curiosités naturelles, contenues dans le Cabinet de feu M. Geoffroy de l’Académie Royale des Sciences (Paris, H. L. Guérin et L. Fr. Delatour, 1753, in-12, viij-94 p., 597 lots) fut publié par son neveu, Étienne-Louis Geoffroy ((1725-1810).