mardi 13 septembre 2016

Le Comte de Fleurieu (1738-1810), ministre de la Marine sous Louis XVI

D’une famille de marchands, originaire de Nantua [Ain], Pierre Claret s’installa, vers 1570, à Lyon [Rhône], sur la paroisse Saint-Pierre et Saint-Saturnin.

Château de La Tourette

Ses petit-fils, Blaise Claret (1614-1688) et Jean Claret (1620-1704), s’étant enrichis, achetèrent le château de La Tourette [Éveux, Rhône], le 23 septembre 1681. 


Anoblie par l’échevinage de Blaise Claret en 1687, puis de Jean Claret en 1689, la famille choisit pour blason « D’argent, à la bande d’azur, chargée d’un soleil d’or. » et s’installa dans le quartier d’Ainay.


Quatrième des dix enfants de Jean Claret et de Marguerite Vial (1628-1713), Jacques [et non « Jacques-Claude »] Claret a été ondoyé en l’église Saint-Saturnin, le 28 juin 1656. 

Château de Bel-Air, Fleurieux


6, rue de Boissac, Lyon

Seigneur de La Tourrette [sic], de Fleurieu [sic] et autres lieux, il acheta le château de Bel-Air [Fleurieux, Rhône] et un hôtel particulier, à Lyon, 6 rue de Boissac, construit en 1646. Il devint conseiller du Roi, lieutenant criminel en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon et président en la cour des monnaies, dit « président de La Tourrette ».
Protecteur des peintres et des sculpteurs, le président de La Tourrette fit richement orner par Daniel Sarrabat (1666-1748) son hôtel lyonnais. Les camaïeux du vestibule et le beau plafond de la même pièce faisaient l’admiration des visiteurs. Outre ces décorations, on y voyait quelques tableaux de cet artiste et d’artistes italiens. On y admirait aussi le célèbre médaillier du chanoine Jean-François Roman de Rives (1666-1740), acquis le 14 décembre 1717, avec des livres de médailles et deux figures de bronze, pour 2.500 livres comptant et une rente viagère de 175 livres.


Armes de Jacques Claret de La Tourrette

Le président de La Tourrette fut aussi le fondateur d’une belle bibliothèque, constituée à partir de celle de son beau-père.
Il avait épousé, le 29 juin 1690, Bonne Michon, née le 2 novembre 1669, fille d’Annibal Michon (1642-1694), receveur des dons et octrois de la ville, et de Bonne Bathéon. 

Eglise d'Ainay
In Lyon ancien et moderne (Lyon, L. Boitel, 1838, t. I, p. 20)

Veuf depuis le 26 octobre 1741, il mourut le 26 août 1746 et fut inhumé le lendemain dans l’église d’Ainay.

Deuxième des sept enfants de Jacques Claret et de Bonne Michon, Jacques-Annibal Claret est né le 28 mai 1692, comme le précise son acte de baptême, fait en l’église Saint-Pierre :

« Jaques Annibal fils de Jaques Claret escuyer seigneur de la Tourrette conseiller du Roy en la senechaussee, & siege presidial de Lyon, & de dame bonne michon sa femme né ce matin a la place de st pierre, a esté baptisé par moy Curé soussigné ce vingt huict may 1692, & ont esté parrain sieur Annibal michon ancien receveur des dons & octroys de cette ville, & marraine dame marguerite vial femme de noble Jean Claret ancien Eschevin de cette ville qui ont signé » [sic]

Plan géométral de la Ville de Lyon
Gravé par Claude Séraucourt, 1740 (détail)

Connu sous le nom de « président de Fleurieu », Jacques-Annibal Claret de La Tourette et de Fleurieu, fut conseiller du Roi, président en la cour des monnaies le 1er août 1718, à la place de son père, lieutenant criminel en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, prévôt des marchands et commandant pour le Roi en la ville de Lyon du 11 décembre 1740 à la fin de décembre 1745 :

« Il a de l’esprit, de l’érudition, de la douceur et de la modestie, toutes ces qualités sont accompagnées des biens de fortune et soutenues d’un vrai fond de religion. Tout ce qui peut être aujourd’hui à son désavantage c’est qu’il est d’une fort petite taille et qu’il a un accent et une prononciation qui se sent tout à fait du pays dont il n’a jamais pu se défaire et qui ne prévient pas d’abord en sa faveur. »
(Léonard Michon. Mémoires ou Journal historique et politique de ce qui s’est passé de plus remarquable dans la ville de Lyon et dans la province depuis l’année 1715. Musée historique de Lyon, Ms. N 2480)

Il épousa, en l’église Saint-Pierre et Saint-Saturnin, le 15 décembre 1722, Agathe Gaultier, née le 12 septembre 1705 et baptisée le lendemain en l’église Saint-Pierre et Saint-Saturnin, fille de Pierre Gaultier, seigneur de Dortan [Ain] et autres lieux, conseiller secrétaire du Roi, et de Marie-Louise de Barcot.
Le président de Fleurieu fut un lettré, à l’exemple de son père dont il augmenta la bibliothèque et les collections :

« M. Claret de la Tourrette de Fleurieu, Président honoraire à la Cour des Monnoies, ancien Prévôt des Marchands, a une Bibliothéque nombreuse, composée de Livres rares & des plus parfaites éditions ; ils ont pour objet principal l’Histoire, les Poëtes, les Orateurs, les Grammairiens & tout ce qui peut regarder les Belles-Lettres & la Jurisprudence : la propreté de la reliüre répond au choix des Livres. Il a joint à cela plusieurs Tableaux des grands Maîtres d’Italie & autres en différens genres ; un très-grand nombre de Portraits gravés & d’Estampes des plus excellens Graveurs, sur tout parmi les modernes, & un recueil fort curieux d’Empreintes de Pierres antiques des plus fameux Cabinets d’Italie & de celui du Roi, tirées en soufre & cinnabre, qui ont la dureté & le poli des véritables Pierres. » [sic]
(Almanach astronomique et historique de la ville de Lyon et des provinces de Lyonnois, Forez et Beaujolois. Lyon, Aymé Delaroche, 1754, p. 143)

Il ne conserva pas le médaillier acquis par son père : il le vendit à la ville de Lyon, le 16 octobre 1733, moyennant la somme de 2.400 livres et une rente viagère de 175 livres, réversible sur la tête de Roman de Rives. 

Jeton de l'Académie de Lyon, fondée en 1700

Reçu à l’Académie des sciences et belles-lettres de Lyon en 1716, il en devint le secrétaire perpétuel en 1736, pour la classe des belles-lettres.




Le président de Fleurieu possédait quatre ex-libris, de facture identique, portant ses armes et un texte en latin dans un cartouche, datés de 1718, 1719, 1740 et 1758 [date de la fusion de l’Académie des sciences et belles-lettres avec la Société des beaux-arts pour former l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon].


Il fit graver sur cuivre un soleil, dont il faisait parer le dos des livres reliés pour lui. On trouve rarement ce petit fer poussé aux angles des plats et en semé.
Le président de Fleurieu mourut au château de La Tourette le 18 octobre 1776 et fut inhumé dans la chapelle de la Vierge de l’église d’Éveux. Son épouse, Agathe Gaultier, était décédée le 6 novembre 1756 et avait été inhumée le lendemain dans l’église d’Ainay.
Au château de Laye [Saint-Georges-de-Reneins, Rhône], sont conservés les portraits au pastel du président de Fleurieu, celui de sa femme, par Robineau, 1780, et celui de son fils Marc-Antoine-Louis Claret (1729-1793), par Valade, 1747.

Charles-Pierre Claret de Fleurieu

Huitième des neuf enfants de Jacques-Annibal Claret et d’Agathe Gaultier, Charles-Pierre Claret naquit le mercredi 2 juillet 1738 à Lyon et fut baptisé le lendemain en l’église d’Ainay. Entré dès 1752 dans la marine royale à Toulon [Var], il fit la guerre de Sept ans, fut nommé enseigne de vaisseau en 1762 et se livra à l’étude théorique des sciences nautiques. Bien qu’absent de Lyon, il avait été nommé membre de l’Académie de Lyon en 1761.

Horloge marine n° 6 de Berthoud

En 1766, le « chevalier de Fleurieu » aida l’horloger Ferdinand Berthoud (1727-1807) à construire des horloges propres à déterminer les longitudes en mer et en fit l’essai au cours d’une campagne de 376 jours, sur la frégate « Isis », au départ de Rochefort [Charente-Maritime], et en rendit compte dans le Voyage fait par ordre du Roi en 1768 et 1769, à différentes parties du monde, pour éprouver en mer les horloges marines inventées par M. Ferdinand Berthoud (Paris, Imprimerie royale, 1773, 2 vol. in-4, fig.).
Lieutenant de vaisseau en 1773, capitaine de vaisseau et directeur des ports et arsenaux en 1776, il travailla, en cette dernière qualité, à la réorganisation de la marine royale et eut la direction des opérations navales pendant la guerre de l’Indépendance américaine (1778-1783). En 1785, il fut chargé de tracer le plan du voyage de La Pérouse. Il composa l’ouvrage intitulé Découvertes des François, en 1768 & 1769, dans le sud-est de la Nouvelle Guinée. Et reconnoissances pstérieures des mêmes terres par des navigateurs anglois qui leur ont imposé de nouveaux noms ; précédées de l’abrégé historique des navigations & des découvertes des Espagnols dans les mêmes parages (Paris, Imprimerie royale, 1790, in-4, 13 cartes et plans), dans le but de restituer aux navigateurs français les découvertes dont les Anglais cherchaient à s’attribuer l’honneur.
Ministre de la marine et des colonies, du 26 octobre 1790 au 17 mai 1791, il démissionna et fut alors nommé gouverneur du Dauphin, le 17 avril 1791, poste qu’il occupa jusqu’au 10 août 1792.

Château du Bousquet, Arcambal

Au début du mois d’avril 1792, il épousa Aglaé-Félicité-Françoise Deslacs du Bousquet, née à Paris le 10 janvier 1775, fille d’Antoine-Joseph-François Deslacs du Bousquet, marquis d’Arcambal [Lot], et de Françoise-Félicité du Crest de Chigy. Elle partagea volontairement la captivité de son mari, quand, déclaré suspect au début de la Terreur, il fut enfermé à la prison des Madelonnettes, rue des Fontaines du Temple [IIIe], jusqu’au 9 thermidor An II [27 juillet 1794]. Elle fut l’auteur de Pauline, comédie en deux actes et en vers (Paris, s. n., 1791, in-8) et du roman intitulé Stella, histoire anglaise (Paris, Maradan, 8 [1800], 4 vol. in-12, fig.).

Rappelé dans les bureaux du ministère de la marine, il devint successivement membre de l’Institut en 1795, du Conseil des Anciens en 1797, du Bureau des longitudes en 1798, du Conseil d’État en 1799, avec présidence de la section de la marine de 1801 à 1806. 


Il avait repris ses travaux de prédilection et publié le Voyage autour du monde, pendant les années 1790, 1791, et 1792, par Étienne Marchand, précédé d’une introduction historique ; auquel on a joint des recherches sur les terres australes de Drake, et un examen critique du voyage de Roggeween ; avec cartes et figures (Paris, Imprimerie de la République, An VI-An VIII [1797-1800], 4 vol. in-4 et in-8).

Il avait acquis le riche cabinet d’estampes du conseiller Antoine Trollier (1697-1759), seigneur de Messimieux, après sa mort, et formé une importante bibliothèque, dont il avait rédigé le catalogue manuscrit en 1782, et la plus importante collection de cartes géographiques et hydrographiques qu’on eût vue jusqu’alors.

Fer de Charles-Pierre Claret de Fleurieu
Couronne de marquis


Fer de Charles-Pierre Claret de Fleurieu
Coupé au 1 d'azur, à un soleil d'or et une lune d'argent ;
au 2 de sinople, au compas d'argent, les pointes tournées vers le centre des astres
Couronne de comte




Son ex-libris [115 x 63 mm.] porte ses armes, une petite pièce de canon et la carte des Açores. Son épouse utilisait un ex-libris gravé portant des initiales enlacées et accolées : C F [Claret Fleurieu] et A D A [Aglaé Deslacs Arcambal].

Des revers de fortune, occasionnés par la Révolution et ses publications, l’obligèrent à vendre ses livres et ses collections géographiques, en la Maison d’agence et de commerce des citoyens Mauger, Amelot et Hubert, 4 rue des Fossés-Montmartre [rue d’Aboukir, IIe], du 23 prairial [11 juin] au 26 messidor An VI [14 juillet 1798], en 28 vacations :  


Catalogue des livres de la bibliothèque du C. *** (Paris, Mauger, An VI [1798], in-8, 3-[1 bl.]-xvj-208 p., 1.921 + 119 bis + 9 ter + 163 [« Supplément »] + 2 bis = 2.214 lots [pas de n° 44, lot n° 548 chiffré 348, lot n° 914 chiffré 614]), avec une « Note d’articles précieux qui se trouvent au Magasin de Librairie des Cit. Mauger, Amelot et Hubert, rue des Fossés-Montmartre, n.° 4. » [p. 205-208].
Hormis le « Supplément », sans indication des divisions : Théologie [43 lots = 2,09 %], Jurisprudence [28 lots = 1,36 %], Sciences et Arts [517 lots = 25,23 %], Belles-Lettres [536 lots = 26,15 %], Histoire [925 lots = 45,14 %].
La classe Histoire domine, en particulier dans l’histoire récente et contemporaine. De nombreuses éditions sont de qualité : Elzevier, Alde, Baskerville, Colines, Blaeu, etc.

« La Bibliothèque dont nous offrons le Catalogue au Public, est celle d’un homme distingué, non-seulement par les places importantes qu’il a remplies, mais plus encore par ses connoissances profondes dans les Sciences et dans les Arts, et sur-tout dans la Navigation. Quoique cette Bibliothèque n’existe pas dans son entier, et qu’elle ne présente aucune partie absolument complète, il y a cependant des classes où on trouvera des objets infiniment précieux et rares, qu’on chercheroit inutilement maintenant dans les Cabinets particuliers. Tels sont entre autres dans la partie des Voyages et dans l’Histoire des deux Indes, la Collection de Théodore de Bry, connue sous le nom des Grands et des Petits Voyages ; la Collection espagnole de Barcia ; les Collections hollandaises de Gottfried et de Valentyn, et les Collections anglaises de Hackluyt, de Purchass, de Harris, d’Osborn et Churchill. On trouvera dans l’Histoire littéraire la suite peut-être la plus précieuse qui existe des Mémoires des Académies et Sociétés littéraires, tant françaises qu’étrangères ; on y distinguera sur-tout les Transactions philosophiques de la Société royale de Londres, dont il est presqu’impossible aujourd’hui de se procurer des exemplaires complets. La partie des Sciences Mathématiques offre également une quantité d’objets de détail, qu’on trouve très-rarement rassemblés. Je passe sous silence les autres classes qui, quoiqu’elles n’entrassent pas dans le but principal de l’homme savant qui a formé cette collection, ne laissent pas encore d’offrir des articles que les Amateurs verront avec intérêt. Au surplus, je dois laisser au Public à juger du mérite et du choix des Ouvrages qui composent l’ensemble de ce Catalogue. » [sic]
(« Avertissement », p. v-vj)

187. Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du cabinet du Roi, par MM. de Buffon et d’Aubenton. Paris, 1749 et suiv., 39 vol. in-4, v. m., fig. 480 liv.
244. The natural History of Carolina, Florida and the Bahama Islands, by Marc Catesby. London, 1771, 2 vol. in-fol. magn., v. éc., d. s. t., fig. coloriées. 260 liv.
1.032. Œuvres complètes de Voltaire. Genève, 1768, et le Théâtre de P. Corneille, avec les Commentaires sur la Henriade. 39 vol. in-4, v. f., dos de mar. 99 liv. 19.
1.057. Geographiæ veteris Scriptores Græci minores, gr. et lat. edente Edmundo Wells. Oxoniæ, 1698 et 1712, 4 vol. in-8, mar. r. dent. 168 liv. 9.
1.102. Collectio Peregrinationum in Indias Orientales. Francofurti, 1598, 12 part. en 4 vol. in-fol., m. bl. – Collectio Peregrinationum in Indiam Occidentalem. Francofurti, 1590 et aliis annis, 13 parties en 6 vol. in-fol., m. bl., fig. Ces deux recueils sont connus sous le nom de Collection des grands et des petits Voyages. 500 liv.
1.108. Recueil de Voyages, en hollandais, par Johan Lodewyk Gottfrietd. Leyde, Vander-Aa, 8 vol. in-fol., v. m., fig. 150 liv.
1.109. Collection de Voyages aux Indes, en hollandais, par François Valentyn. Amst., 1724, 9 vol. in-fol., v. m., fig. 218 liv.
1.111. A Collection of Voyages and Travels. London, Churchill and Osborne, 1732 et seqq., 8 vol. in-fol., v. m., fig. 160 liv.
1.214. Voyage du chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient. Amst., 1735, 4 vol. in-4, v. m., fig. 120 liv. 11.
1.283. Voyage d’Egypte et de Nubie, par Norden. Copenhague, 1755, 2 tom. en 1 vol. in-fol., v. marb. allem., dos de mar., fig. 264 liv.
1.287. A Voyage to the Islands Madera, Barbados, Nieves, S. Christophers, with the Natural History, by Hans Sloane. London, 1707, 2 vol. in-fol., cuir de Russie, d. s. t., fig. 120 liv.
1.360. Voyage Pittoresque de Naples et de Sicile, par l’abbé de Saint-Non. Paris, 1782, 2 vol. in-fol., v. éc., d. s. t. Plus 9 cahiers broch. du tom. 3. 148 liv. 1.
1.410. Histoire Universelle, trad. de l’angl. d’une Société de Gens de Lettres. Amst., 1742 et années suiv., 44 vol. in-4, v. b., cartes et fig. 180 liv.

Membre de la Légion d’honneur le 9 vendémiaire An XII [2 octobre 1803], grand officier le 25 prairial An XII [14 juin 1804], il devint intendant général de la Maison de l’empereur le 21 messidor An XII [10 juillet 1804], entra au Sénat le 5 thermidor An XIII [24 juillet 1805] et fut fait gouverneur du Palais des Tuileries le lendemain, puis comte en 1808. 


Il publia un atlas intitulé Neptune du Cattégat et de la mer Baltique (Paris, 1809, gr. in-fol., 30 exemplaires) qui, commencé en 1785, lui coûta plus de 200.000 francs : il se compose d’un tableau allégorique servant de faux titre, d’un frontispice, de 2 feuillets d’explication et de 65 cartes, plans et vues ; les cuivres furent détruits après la mort de Fleurieu, excepté celui du plan de Saint-Pétersbourg. On doit joindre à cet atlas les Fondemens des cartes du Cattégat et de la Baltique (Paris, Imprimerie nationale, An II [1793], in-4).
Le 11 février 1809, Napoléon ordonna au maréchal Duroc de payer les dettes du comte de Fleurieu, de lui remettre sur le champ 12.000 francs et de lui payer le reste par mois sur la Caisse des théâtres, jusqu’à ce que la somme de 40.000 francs soit soldée. 

Hôtel Fleurieu, 18 rue Taitbout (façade sur le jardin)
La bibliothèque était au rez-de-chaussée de la tour gauche

Tandis qu’il jouait avec ses enfants, le comte de Fleurieu mourut brutalement d’une hémorragie cérébrale, à Paris, en son hôtel, 18 rue Taitbout [IXe], le 18 août 1810. Ses obsèques eurent lieu en l’église Saint-Roch [I er], sa paroisse, d’où il fut transporté à l’église de Sainte-Geneviève [Panthéon, Ve], destinée à la sépulture des grands hommes. Il laissait deux filles et une veuve. Cette dernière épousa, à Paris, le 18 juillet 1815, Anne-Joseph-Eustache-Eusèbe Baconnière de Salverte (1771-1839) et mourut le 1er décembre 1828.


Après sa mort, la bibliothèque du comte de Fleurieu fut vendue en 25 vacations, du 17 décembre 1810 au 18 janvier 1811, en son hôtel de la rue Taibout : Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. le comte C. P. Claret de Fleurieu, sénateur, grand officier de la Légion d’honneur, gouverneur du palais impérial des Tuileries, Louvre, etc. conseiller d’État à vie, membre de l’Institut et du Bureau des longitudes, etc. (Paris, Théodore Le Clerc Jeune, 1810, in-8, [3]-[1 bl.]-3-[1 bl.]-199-[1 bl.] p., 1.990 + 2 * [n° 839 * et n° 1775 *] = 1.992 lots). Théologie [22 lots = 1,10 %], Jurisprudence [23 lots = 1,15 %], Sciences et Arts [363 lots = 18,22 %] – dont « Marine » [87 lots = 4,36 %] -, Belles-Lettres [283 lots = 14,20 %], Histoire [1.285 lots = 64,50 %], « Atlas ou Collections de cartes géographiques et hydrographiques » [16 lots = 0,80 %].  
  



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