jeudi 20 avril 2017

Le Prix de Bibliographie du S.L.A.M. 2017




Le SLAM, Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne, profite du Salon du livre rare pour remettre son Prix annuel de la Bibliographie, qui récompense un travail bibliographique. David Smith a reçu la récompense de l'année 2017, pour sa Bibliographie des œuvres de Mme de Graffigny éditée par le Centre international d’études du XVIIIe siècle.
Françoise d’Happencourt de Graffigny.png
Gravure de C. E. Gaucher, Lettres d'une péruvienne, 1802

David Smith, en poste à l'université de Toronto, a reçu ce week-end le Prix de Bibliographie du SLAM. C'est son ancienne collaboratrice, Marie-Térèse Hunguenot, de l’université de Paris VII, qui est venue chercher le diplôme du Prix de bibliographie 2017 et un chèque de 1500 € du SLAM en son nom.
« [David Smith] a déjà publié la bibliographie de référence concernant Helvetius, dont il a aussi édité la correspondance. Il a procédé de la même façon pour Mme de Graffigny, et cette bibliographie est le fruit de 30 années de recherches. Les 15 volumes de la correspondance de Mme de Graffigny ont en effet mis à jour l’une des femmes les plus importantes de la littérature du XVIIIe siècle, un esprit libre et indépendant après la mort de son mari en 1730 », a souligné Henri Vignes, président du SLAM, dans son discours.
Née à Nancy en 1695 et décédée à Paris en 1758, Françoise de Graffigny a signé une imposante correspondance avec des intellectuels de son époque, et a signé plusieurs ouvrages dont les Lettres d'une Péruvienne (1747), qui, sur le modèle des Lettres persanes (1721), dénonce l'hypocrisie des mœurs françaises à travers un regard étranger.
« La bibliographie de David Smith recense pas moins de 133 éditions de ce livre entre 1747 et 1855, soit en moyenne plus d’une édition par an, ce qui fait de la Péruvienne peut-être le roman le plus populaire du XVIIIe siècle », a précisé Henri Vignes. La première édition, fin 1747, sera largement contrefaite, mais l'éditrice du texte original, Mme Pissot, se cache derrière la fausse adresse « À Peine », ce qui l'empêche de lancer des poursuites contre eux... Sur les 12 éditions parues en 1748 sous la même adresse d’À Peine, 10 sont des contrefaçons publiées à Limoges, à Alençon, à Liège, à Lyon ou encore à Orange. Deux « suites » du livre seront même publiées en 1748.

« Cette bibliographie est un modèle de méthodologie. L’auteur a systématiquement consulté les exemplaires conservés dans plus de 150 bibliothèques occidentales, ce qui lui a permis d’identifier un grand nombre de variantes inconnues et d’établir de manière définitive la chronologie des éditions. La collation, la description précise des vignettes, du papier, rien ne manque à cette bibliographie, chaque exemplaire étant passé au crible de 17 points de contrôle qui permettent d’en déterminer l’édition », salue encore Henri Vignes.

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