dimanche 16 décembre 2018

Charles Demandre (1805-1875), dit « Charles de Mandre », poète et autographophile




Charles Demandre, qui appartenait à une famille de maîtres de forges du nord de la Haute-Saône, a prétendu appartenir à une branche de la maison de Mandre [ou Mandres]. Cette maison lorraine, qui tire son nom de Mandres-sur-Vair [Vosges], se compose de deux branches principales : la branche de Haute-Marne, qui porte « D’or à la fasce d’azur », et la branche de Haute-Saône, qui porte « D’azur à une bande d’or, accompagnée de sept billettes du même, posées quatre en chef et trois en pointe » ; couronne de comte, avec deux sauvages pour supports ; devise « Aliquid in minimo » [Il y a quelque chose même dans le plus petit].

Cette branche de Haute-Saône serait éteinte depuis le XVIIIe siècle et certains auteurs auraient voulu la continuer en établissant l’identité de Claude de Mandre, 3e du nom, seigneur de Vereux [Haute-Saône], avec un Claude Demandre (1628-1690), de Baulay [Haute-Saône]. Or, si on les identifie, il faut admettre que ce Claude Demandre est né deux ans après la mort de son père ; qu’il a été parrain et qualifié « Dominus Claudius » à l’âge de trois ans ; qu’il a renoncé à la noblesse et à l’héritage considérable de sa famille. En réalité, la famille qui remonte à Claude Demandre est différente et porte pour armes « D’or à la fasce d’azur » : cela la rattacherait aux de Mandre de Haute-Marne, mais il faudrait encore l’établir.


Dans une Franche-Comté ruinée par la « Guerre de dix ans » (1634-1644), Claude Demandre et Catherine Vaucard (1628-1697) s’étaient réfugiés à Amance [Haute-Saône], où furent baptisés leurs enfants : Nicolas, le 21 janvier 1659 ; Barbara, le 17 décembre 1660 ; Marguerite, le 29 décembre 1662 ; Claude-François, le 15 décembre 1664 ; Nicolas, le 2 mai 1666 ; Catherine, le 13 octobre 1668. La paix revenue, après le traité de Nimègue (1678), ils louèrent la ferme de Beauregard, à Baulay, en 1682.
Jean-Baptiste Demandre (1696-1755), petit-fils de Claude Demandre, s’établit dans le voisinage de son aïeul : après avoir épousé Claude-Françoise Massey (1695-1770), il prit à ferme toute la baronnie de Saint-Loup-sur-Semouse [Haute-Saône] en 1720. Dans cette terre se trouvaient plusieurs forges, dont la prospérité fit la fortune de ses descendants.

Carte de Cassini (XVIIIe)

Charles Demandre naquit le 8 messidor an XIII [27 juin 1805] aux forges de La Chaudeau [Aillevillers-et-Lyaumont, Haute-Saône], fils de Claude-François Demandre « le Jeune » (1777-1847), maître de forges, et de Marguerite-Rose Aubert (1770-1845), mariés à Bourmont [Haute-Marne], le 20 pluviôse an IX [9 février 1801].

Portrait de Charles Demandre

Le 10 août 1833, à Vellexon-Queutrey-et-Vaudey [Haute-Saône], il épousa Louise-Pauline Petit, dite « Louise-Apolline », née le 6 floréal an XI [26 avril 1803] à Queutrey [Vellexon-Queutrey-et-Vaudey, Haute-Saône], fille de Pierre Petit, cultivateur, et de Marie-Thérèse Sériot.


De 1836 à 1839 fut construit le château Demandre, à La Chaudeau, sur l’emplacement de la première demeure.

Le Mercure de France, 1832

Cultivé, Charles Demandre eut, dans sa jeunesse, quelques velléités littéraires et poétiques et, pendant toute sa vie, accueillit à La Chaudeau les écrivains et les artistes de son temps. Parmi ses amis figurèrent le romancier Jules Sandeau (1811-1883), le peintre Faustin Besson (1821-1882), l’écrivain Ivan Tourguenev (1818-1883), l’écrivain Alphonse Toussenel (1803-1885), le bibliothécaire Lorédan Larchey (1831-1902) et l’homme de lettres Xavier Marmier (1808-1892).
Napoléon III, pendant son séjour aux eaux de Plombières-les-Bains [Vosges], visita aussi La Chaudeau ; ce fut là qu’il eut, en 1858, avec le comte de Cavour, des entretiens secrets d’où devait sortir l’unité italienne.  

Houillères de Champagney et Ronchamp
par J. Rothmüller, 1826

Conseiller général de la Haute-Saône de 1839 à 1871, Charles Demandre, associé avec Joseph Bezanson, filateur à Breuches [Haute-Saône], acheta en 1843 les Houillères de Ronchamp [Haute-Saône].
Chevalier de la Légion d’honneur en 1856, il devint chevalier de l’Ordre de Malte en 1863 et maire d’Aillevillers-et-Lyaumont du 3 septembre 1865 au 13 septembre 1871.

Par décret du 4 mai 1867, il fut autorisé à séparer la particule « de » de son patronyme.

Salle à manger du château de Beaujeu
Château de Beaujeu



Charles de Mandre mourut en son château de Beaujeu-Saint-Vallier-et-Pierrejux [ Beaujeu-Saint-Vallier-Pierrejux-et-Quitteur, Haute-Saône], le 28 juin 1875 ; il fut inhumé au cimetière de Saint-Loup-sur-Semouse. Son épouse décéda à La Chaudeau, le 31 mai 1886.

Sa bibliothèque fut vendue à Paris, Maison Silvestre, 28 rue des Bons-Enfants, salle n° 1, au premier, du 31 janvier au 9 février 1887. Le catalogue fut rédigé par Lorédan Larchey : Catalogue des livres et autographes composant la bibliothèque de feu M. Ch. de Mandre (Paris, A. Claudin, 1887, in-12, [4]-314-[2] p., 1.714 lots).

La plupart des livres ne comportaient d’autre intérêt que les autographes que de Mandre y avait ajoutés. La condition des exemplaires était plus que médiocre.

Albert Mansfeld. Napoléon III. Paris, Henri Plon, 1863

De mauvaises demi-reliures sur lesquelles le possesseur avait fait mettre des armoiries sur le plat recto [super ex-libris] : écusson armorié, sommé d’une couronne de comte et orné de lambrequins ; armes « D’azur, à la bande d’or, accompagnée de sept billettes d’argent, posées 2 et 2 à senestre, 1 et 2 à dextre » [36 x 36 mm]. 

Charles de Mandre utilisait trois ex-libris, réalisés après 1867 :


-          Cartouche ovale, sommé d’une couronne de comte que tient, à senestre, un génie ailé ; à la pointe de l’écu, une coquille sépare en deux parties la légende « Aliquid in minimo ». De menus ornements, plus abondants à dextre en matière de support, entourent l’écu et la légende, au-dessous de celle-ci : « Exlibris C. de Mandre ». Armes : « D’azur, à la bande d’or, accompagnée de sept billettes de même, posées 2 et 2 à senestre et 1 et 2 à dextre ». Cadre formé d’ornements semblables à ceux de la composition [48 x 52 mm – Dernière eau-forte de Lorédan Larchey].

-          Écu droit, à la française, sans ornements, sommé d’une couronne de comte ; au-dessous, sur une banderole qui se développe de chaque côté de l’écusson, la légende : « ALIQUID IN MINIMO ». Armes : « D’azur, à la bande d’or, accompagnée de sept billettes de même, posées 2, 1, 1 à senestre et 1, 2 à dextre ». Sous la banderole, en caractères gothiques : « CHARLES DE MANDRE ». La composition est encadrée de deux filets doubles ; au-dessus du filet intérieur, à gauche, on lit : « DURANT ET MONNEHAY, GRAV. QUAI DE L’HORLOGE, 31, PARIS » [119 x 96 mm – Litho].

-          Deux écus : « D’azur, à la bande d’or, accompagnée de sept billettes de même, posées 2, 1, 1 à senestre et 1, 2 à dextre » (Mandre) et « D’or à la croix ancrée de gueules » (Petit) [46 x 44 mm].


247. Timon (vicomte de Cormenin). Livre des orateurs. Paris, Pagnerre, 1842, gr. in-8, 27 portraits gr. sur acier, demi-rel., non rogné. Avec 21 lettres la plupart autographes. 100 fr.
347. Barbier (Auguste). Iambes. Paris, Urbain Canel et Ad. Guyot, 1832, in-8, demi-rel., non rogné, avec une pièce de vers autographe de Barbier. Première édition. 139 fr.
393. Gautier (Théophile). Poésies complètes. Paris, Charpentier, 1845, in-12, demi-rel., avec une lettre autographe de Th. Gautier à son éditeur. 44 fr.
415. Lamartine. Œuvres complètes. Paris, Charles Gosselin et Furne, 1836-1837, 10 vol. gr. in-8, portr., demi-rel., non rog., avec une lettre autographe de Lamartine. 34 fr.
443. Musset (Alfred de). Premières poésies. Paris, Charpentier, 1854. – Poésies nouvelles. Paris, Charpentier, 1854. Deux tomes en 1 vol. in-12, chag. vert, dos orné, fil., comp., tr. dor., avec un fragment autographe des Poésies nouvelles. 40 fr.
497. Sainte-Beuve. Poésies complètes. Paris, Charpentier, 1845, in-12, demi-rel., autographe de l’auteur ajouté. 23 fr.


569. Beaumarchais. La Folle Journée ou le Mariage de Figaro. Paris, Ruault, 1785, gr. in-8, fig., demi-rel., autographe de l’auteur ajouté. 63 fr.
592. Vigny (Alfred de). La Maréchale d’Ancre, drame. Paris, Charles Gosselin et Barba, 1831, in-8, fig., demi-rel., avec envoi autographe de l’auteur et deux lettres autographes de l’auteur. Première édition. 29 fr.

Photographie Librairie des Carrés, Gennes, Maine-et-Loire

654. Le Sage. Histoire de Gil Blas de Santillane. Paris, Paulin, 1835, gr. in-8, front., portr., ill. de Gigoux, mar. noir, comp., tr. dor., lettre autographe de Gigoux. Ex. rare en pap. vélin fort. Premier tirage. 70 fr.


665. Rousseau (J. J.). Les Confessions. Paris, Barbier, 1846, gr. in-8, front. et grav. sur bois, demi-rel., lettre autographe de Rousseau et lettre autographe de madame de Warens. 185 fr.
688. Balzac (Honoré de). Scènes de la vie privée. Paris, Mame et Delaunay-Vallée, Levavasseur, 1830, 2 vol. in-8, demi-rel., envoi autographe à Émile de Girardin, lettre autographe de l’auteur. Première édition. 48 fr.
691. Balzac (Honoré de). Le Curé de village. Pet. in-4, obl., portr. photo. ajouté, demi-rel. Fragment du manuscrit original autographe. 200 fr.


751. Gautier (Théophile). Les Jeunes France, romans goguenards. Paris, Eugène Renduel, 1833, in-8, front., demi-rel., lettre autographe de l’auteur. Première édition. 270 fr.
764. Nerval (Gérard de). Le Rêve et la Vie. Paris, Victor Lecou, 1855, in-12, demi-rel., lettre autographe de l’auteur. Première édition. 35 fr.
779. Hugo (Victor). Œuvres. Paris, Eugène Renduel, 1838-1840, 6 vol. in-8, demi-rel., 3 lettres autographes de l’auteur. 100 fr.


780. Hugo (Victor). Notre-Dame de Paris. Perrotin et Garnier frères, 1844, gr. in-8, fig., demi-rel., lettre autographe de l’auteur. 49 fr.
904. Sandeau (Jules). La Roche aux mouettes. Paris, s. d. (Hetzel), gr. in-8, fig., demi-rel., non rog., lettre autographe de l’auteur. 50 fr.
915. Stendhal (H. Beyle). La Chartreuse de Parme et Le Rouge et le Noir. Paris, 1846, 2 vol. in-12, demi-rel., 2 lettres autographes de l’auteur. 74 fr.
981. Balzac (H. de). Les Contes drolatiques. Paris, Société générale de librairie, 1855, in-8, fig., demi-rel., lettre et fragment de lettre de l’auteur. Premier tirage. 125 fr.


1.110. Balzac (Honoré de). Œuvres complètes. Paris, Houssiaux, 1855, 20 vol. in-8, portr. et fig., demi-rel., 5 lettres autographes de l’auteur et 2 fragments manuscrits. 210 fr.
1.157. Pontmartin (Armand de). Les Jeudis de madame Charbonneau. Paris, Michel Lévy frères, 1862, in-12, demi-rel., lettre autographe de l’auteur et lettre autographe de J. Sandeau. Première édition. 30 fr.
1.430. Las Cases (Comte de). Mémorial de Sainte-Hélène. Paris, Ernest Bourdin, 1842, 2 vol. gr. in-8, 2 front., demi-rel., 7 lettres dont lettre de Napoléon à sa mère. 107 fr.


1.629. Baudelaire (Charles). Théophile Gautier. Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1859, in-12, portr. photo. de l’auteur, demi-rel. Ex. d’épreuves avec corrections de la main de l’auteur. 150 fr.
1.641. Mérimée (Prosper). Notice sur Henri Beyle. In-8, demi-rel., lettre autographe de l’auteur. Copie calligraphiée de la Notice très rare, impr. chez F. Didot à 25 ex. dont 17 furent détruits par l’auteur. 102 fr.
1.665. Album de 45 pièces de poésies autographes de Piron, Barbier, Pigault-Lebrun, Murger, Banville, La Chambeaudie, etc. Gr. in-8, demi-rel. 200 fr.


 
Charles Collé. Chansons joyeuses. Paris, Londres et Ispahan, 1765.
Enrichi d'une lettre autographe de l'auteur.
Photographie Librairie Bonnefoi, Paris















vendredi 14 décembre 2018

Jean-Paul Fontaine " Cazin, l’éponyme galvaudé " (Paris, L’Hexaèdre, 2012). ERRATA & CORRIGENDA





ERRATA & CORRIGENDA




-          p. 51, 1ère et 2e lignes : « (1837-1903) », au lieu de « (1838-v. 1904) »
-          p. 52, 5e ligne : « volume », au lieu de « volime »
-          p. 53, 4e §, 1ère ligne : « 1900 », au lieu de « 1899 »
-          p. 139, 2e §, 4e ligne : « 1814 », au lieu de « 1816 »
-          p. 143, 2e §, 3e ligne : « 31 figures », au lieu de « 29 figures »
-          p.143, 2e §, 5e ligne : « 9 au tome IV », au lieu de « 7 au tome IV »
-          p. 149, 5e § : « avaient », au lieu de « avait »
-       p. 151, dernier §, 3e ligne : « . Au tome II : frontispice gravé par Chatelain d’après L. Pignon avec la légende « J’ai fait un peu de bien j’y songeC’est assez ; » et la mention « Edition de Cazin » ; virgule à la place du point qui suit « Londres » au titre », au lieu de « ; frontispice gravé par Chatelain d’après L. Pignon avec la légende « J’ai fait un peu de bien j’y songeC’est assez ; » et la mention « Edition de Cazin ». Au tome II : même frontispice qu’au tome I, virgule à la place du point qui suit « Londres » au titre »
-          p. 271, note 6, dernière ligne : « Brissart-Binet », au lieu de « Brissart-Binert »
 




mercredi 12 décembre 2018

Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire (1772-1844), soldat lettré de l’armée d’Orient




Étienne Geoffroy est né à Étampes [Essonne], 3 rue Henri Tessier, le 15 avril 1772, 7e enfant d’une fratrie de 14, dont seuls 7 survécurent. Il fut baptisé le surlendemain en l’église Saint-Basile.


Il était d’une famille originaire de Villy-le-Maréchal [Aube] : son grand-père, Jean Geoffroy (1690-1759), directeur des postes et messageries, était venu à Étampes en 1719, pour épouser Marie Héricart (1697-1784).
Étienne Geoffroy était un des fils de Jean-Gérard Geoffroy (1734-1804), alors « procureur ès sièges royaux de cette ville » - qui sera reçu avocat à Amiens le 16 juin 1772 -, et de Marie-Anne-Thérèse Brizard (1744-1803).
Chacun des fils de Jean-Gérard Geoffroy avait un surnom : Jean-Gérard Geoffroy (Étampes, 21 avril 1767-2 septembre 1843), « Dumortous », du nom de Marie-Sophie Dumortous (née à Étampes le 16 février 1773), qu’il avait épousée le 12 avril 1790, en l’église Saint-Pierre ; Étienne Geoffroy, « Saint-Hilaire », du nom du village où il fut élevé, à 6 km d’Étampes ; Jean-Marie Geoffroy (né à Étampes, le 12 juillet 1773), « Maison-Rouge », du nom de l’écart de Valpuiseaux, à 11 km d’Étampes ; Marc-Antoine Geoffroy (Étampes, 18 août 1774-Augsbourg, Allemagne, 23 février 1806), « Château », du nom de la rue du Château, à Étampes ; Louis-Marie Geoffroy (Étampes, 20 octobre 1778 -Paris, 19 septembre 1838), « Du Port », du nom de la promenade du Port, à Étampes.

Destiné à l’état ecclésiastique, Geoffroy-Saint-Hilaire entra, après le collège d’Étampes, au collège de Navarre, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève [Ve], où le physicien Mathurin-Jacques Brisson (1723-1806) lui fit entrevoir sa véritable vocation.

Ayant obtenu en 1788 un des canonicats du chapitre de Sainte-Croix d’Étampes, il quitta le collège de Navarre en 1790 et entra comme pensionnaire en chambre au collège du cardinal Lemoine, rue Saint-Victor [Ve] : il délaissa alors la théologie pour le droit, puis le droit pour la médecine. Il rencontra le minéralogiste René-Just Haüy (1743-1822). Des souvenirs communs – Haüy avait fait ses études à Navarre et apprécié Brisson – les rapprochèrent.

Le Jardin des plantes en 1794
Photographie BnF

Bientôt, Geoffroy-Saint-Hilaire fréquenta de moins en moins l’École de médecine, de plus en plus le Jardin des plantes – où il devint un auditeur assidu du chimiste Antoine-François Fourcroy (1755-1809) - et le Collège de France – où il suivit avec ardeur les cours du naturaliste Louis Daubenton (1716-1799).

En 1792, des événements graves éclatèrent : Haüy et la plupart des maîtres des collèges de Navarre et du cardinal Lemoine furent arrêtés le 13 août et conduits au séminaire Saint-Firmin [2 rue des Écoles, Ve, détruit en 1920], dont on avait fait une prison. Avec l’aide d’hommes influents, Geoffroy-Saint-Hilaire obtint la libération d’Haüy, puis, le 3 septembre, réussit à faire évader une douzaine d’ecclésiastiques.

Reconnaissant, Haüy sollicita Daubenton, qui, le 13 mars 1793, fit nommer Geoffroy-Saint-Hilaire sous-garde et sous-démonstrateur du Cabinet d’histoire naturelle, son adjoint au Jardin des plantes, 35 rue de Seine Saint-Victor [Ve, rue Cuvier à partir du 4 novembre 1838], ou, dès lors, il demeura.

Galerie d'Histoire naturelle

La Convention réorganisa le Jardin des plantes sous le nom de Muséum d’histoire naturelle et, le 10 juin 1793, investit Geoffroy-Saint-Hilaire, alors minéralogiste, de l’une des 12 chaires, celle de zoologie. Le 4 novembre 1793, il créa la ménagerie du Muséum, puis enrichit les collections par voies d’échanges avec l’étranger. Nul, avant 1793, n’avait professé la zoologie au Jardin des plantes : le 6 mai 1794, Geoffroy-Saint-Hilaire ouvrit son cours dans les galeries d’histoire naturelle.

Bonaparte et les savants sur le pont de l'"Orient", en route vers l'Egypte

Membre de la commission scientifique qui accompagna Bonaparte en Égypte, il quitta Paris le 4 floréal an VI [23 avril 1798], puis partit de Toulon [Var], le 19 mai, à bord de la frégate l’Alceste, avec son frère Marc-Antoine Geoffroy : il arriva à Malte le 12 juin, puis débarqua à Alexandrie le 1er juillet. Il s’installa à Rosette, avec la plupart de ses collègues. Membre fondateur de l’Institut d’Égypte, au Caire, il fit trois voyages, successivement dans le delta du Nil, dans la Haute-Égypte jusque par-delà les cataractes du Nil, et à la Mer Rouge, au cours desquels il recueillit de nombreuses observations zoologiques. En septembre 1801, il rentra en France et fut à Paris dans les derniers jours de janvier 1802 ; ses collections le suivirent de près. Les trois années passées en Égypte eurent une profonde influence sur l’évolution de la pensée scientifique de Geoffroy-Saint-Hilaire. En 1803, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

Portrait de Geoffroy-Saint-Hilaire

Le 26 frimaire an XIII [17 décembre 1804], il épousa Angélique-Jeanne-Louise-Pauline Brière de Mondétour (Paris, 19 novembre 1785-12 avril 1876), fille de Isidore-Simon Brière de Mondétour (1753-1810), ancien receveur général des économats et maire du IIe arrondissement de Paris, et de Marie-Anne-Louise Poussepin (1764-1788), qui lui donnera : Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire (25 frimaire an XIV [16 décembre 1805]-10 novembre 1861) et deux jumelles, Marie-Stéphanie Geoffroy-Saint-Hilaire (5 décembre 1809-13 juin 1860) et Louise-Anaïs Geoffroy-Saint-Hilaire (5 décembre 1809-août 1830).

Geoffroy-Saint-Hilaire en costume d'académicien en 1828
Par F.-J. Heim

Geoffroy-Saint-Hilaire fut élu membre de l’Institut, classe des sciences, le 14 septembre 1807. Le 20 mars 1808, il partit pour une mission d’inspection des bibliothèques et musées scientifiques en Espagne et au Portugal, en guerre napoléonienne, et en rapporta des collections d’animaux du Brésil. 

© Jimmy NICOLLE, CC-BY-SA, Wikimedia Commons
En récompense de sa conduite pacifique au Portugal, il devint chevalier de l’Empire le 26 octobre 1808 [Armes : tiercé en bande d’or à la pyramide de sable, de gueules au signe des chevaliers légionnaires et d’argent au crocodile d’azur] et, le 20 juillet 1809, le premier professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Paris.

Château de Voisins

Gravement malade en 1812, il se retira quelques mois à Chailly-en-Brie [Seine-et-Marne], où il possédait les châteaux de Voisins et de La Bretonnière, sans interrompre ses recherches.

Le 12 mai 1815, il fut élu représentant à la Chambre des Cent-Jours, pour l’arrondissement d’Étampes, mais n’y joua aucun rôle marquant jusqu’au 13 juillet 1815.
Il fut maire de Chailly-en-Brie de 1816 à 1820.
Lors de la création de l’Académie royale de médecine, en 1820, Geoffroy-Saint-Hilaire fut nommé académicien libre.


Du 20 mai au 30 juin 1827, Geoffroy-Saint-Hilaire ramena à Paris, à pied, la première girafe [appelée « Zarafa » après sa mort] jamais vue en France, don du pacha d’Égypte Méhémet-Ali au roi des Français Charles X, débarquée à Marseille le 23 octobre 1826. Elle mourut le 12 janvier 1845 : naturalisée, elle est aujourd’hui au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle [Charente-Maritime].  

En 1830, les idées transformistes de Geoffroy-Saint-Hilaire, proches de celles du naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), le conduisirent à affronter publiquement l’anatomiste Georges Cuvier (1769-1832), résolument fixiste.

Fondateur de l’anatomie comparée, de l’embryologie expérimentale, de la tératologie et de la paléontologie évolutive, les nombreux travaux de Geoffroy-Saint-Hilaire se rattachent tous à une même idée : l’unité de composition organique, conception qui le conduisit à découvrir un véritable système dentaire chez les oiseaux, à signaler les analogies entre les squelettes de tous les vertébrés, à considérer la tête comme formée d’un ensemble de vertèbres.

Photographie Librairie Rita De Maere, Namur (Belgique)

L’ouvrage capital dans son œuvre est la Philosophie anatomique : Des organes respiratoires sous le rapport de la détermination et de l’identité de leurs pièces osseuses (Paris, J.-B. Baillière, 1818, t. I, in-8, xxxix-[1 bl.]-517-[1] p.), avec un Atlas de 10 pl. in-4, est dédié « A la mémoire de mon père Jean Gérard Geoffroy, habile jurisconsulte, intègre et courageux magistrat, et du colonel du Génie Marc Antoine Geoffroy mon frère, mort à Austerlitz. » ; Des monstruosités humaines (Paris, Chez l’Auteur, 1822, t. II, in-8, xxxiv-550-[1]-[1 bl.] p.), avec un Atlas de 7 pl. in-4, est dédié « A mes maitres Louis Jean Marie Daubenton et René Just Haüy, hommage de piété filiale. » ; Fragmens sur la stucture [sic] et les usages des glandes mammaires des cétacés (Paris, Chez l’Editeur, 1834, [t. III], in-8, viij-87-[1] p., 2 pl. in-4) est dédié « A Mon Ami M. le docteur Serres, Chef d’Ecole pour les études anatomiques en France. »     

Filigrane de la Description de l'Egypte

« DESCRIPTION DE L’ÉGYPTE, par la COMMISSION DES SCIENCES.

Dix vol. in-folio, avec atlas composé de 10 vol. Jésus et de 3 vol. format grand-Monde. Paris, 1808 à 1829. – 2me édit., 24 vol. in-8°, avec le même atlas, Paris, 1821 à 1830.
La part de collaboration de Geoffroy Saint-Hilaire dans le grand ouvrage sur l’Égypte se compose des parties suivantes :
Dans l’atlas, t. Ier de la partie relative à l’histoire naturelle : 1° 7 planches de Mammifères (17 espèces) ; 2° 8 de Reptiles (25 espèces) ; 3° 17 de Poissons du Nil (29 espèces) ; 4° 10 de Poissons de la Méditerranée et de la mer Rouge (28 espèces). Ces magnifiques planches, dessinées par Redouté jeune, les unes en Égypte, les autres à Paris de 1802 à 1807, ont été publiées, partie en 1808 (Poissons du Nil), partie en 1813 (Mammifères et Reptiles), partie en 1817 (Poissons de la mer Rouge et de la Méditerranée).
Dans le tome Ier du texte de l’Histoire naturelle (t. 24 de l’édit. in-8°) : 1° Histoire naturelle des Poissons du Nil, 1809 ; comprenant le Polyptère, les Tétrodons et plusieurs Salmonidés (voy. Chap. X, p. 314) ; 2° Description des Reptiles qui se trouvent en Égypte, 1809 ; comprenant les Trionyx ; 3° Description des Crocodiles d’Égypte, 1829. – Le texte des autres planches de Poissons et de Reptiles a été publié, en 1827, par l’auteur de cet ouvrage, d’après les notes de Geoffroy Saint-Hilaire.
Dans le tome II (t. 23 de l’éd. in-8°) : Description des Mammifères qui se trouvent en Égypte, 1813 ; comprenant les Chauves-souris (travail considérable), l’Ichneumon et l’Hyène. – Le texte des autres planches a été rédigé par M. Audouin.
Les quatre parties du grand ouvrage sur l’Égypte qu’a rédigées Geoffroy Saint-Hilaire, ont été tirées à part en un volume in-folio. On a, en outre, imprimé séparément, en un vol. in-8°, le travail sur les Crocodiles d’Égypte. Voy. Chap. X, p. 308. » [sic]
(Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Vie, travaux et doctrine scientifique d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. Paris, P. Bertrand, Strasbourg, Veuve Levrault, 1847, p. 425)
  
Président de l’Académie des sciences en 1833, officier de la Légion d’honneur en 1838, Geoffroy-Saint-Hilaire, déjà atteint vers la fin de son séjour en Égypte d’une ophtalmie endémique, devint complètement aveugle au cours du mois de juillet 1840. Le docteur Jules Sichel (1802-1868) fixa le moment où il devait subir l’opération de la cataracte, mais une congestion cérébrale survint quelques jours auparavant et il fallut ajourner indéfiniment. Geoffroy-Saint-Hilaire démissionna de la chaire de zoologie du Muséum le 6 avril 1841, mais resta jusqu’à sa mort professeur à l’Université, quoique suppléé par son fils depuis 1837.


En 1843, Balzac lui dédia la nouvelle édition du Père Goriot [in Scènes de la vie parisienne. Paris, Furne, J. J. Dubochet et Cie, J. Hetzel, 1843, t. I].

Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire mourut le 19 juin 1844, en son domicile, 35 rue Cuvier. Les obsèques eurent lieu le samedi 22, à l’église Saint-Médard, rue Mouffetard [Ve]. La cérémonie religieuse terminée, le convoi se dirigea vers le cimetière du Père-Lachaise [XXe]. À peine en avait-il franchi les portes, que des employés au Jardin des plantes dételèrent les chevaux et portèrent à bras les restes du naturaliste jusqu’au lieu de la sépulture [19e division]. Plusieurs discours furent prononcés, par le zoologiste André-Marie-Constant Duméril (1774-1860), au nom de l’Académie des sciences, le chimiste Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) au nom du Muséum, le chimiste Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) au nom de la Faculté des sciences, le docteur Étienne Pariset (1770-1847) au nom de l’Académie de médecine, le docteur Antoine Serres (1786-1868) au nom de l’amitié, le philosophe Joseph Lakanal (1762-1845) un des derniers survivants de la Convention et l’écrivain Edgar Quinet (1803-1875) représentant de la jeunesse respectueuse et reconnaissante.



« Rien de plus simple, en effet, que toute la partie inférieure du monument. La pierre tumulaire, surmontée à son extrémité par un [sic] stèle quadrangulaire qui élève l’inscription à la hauteur du regard, est entourée à quelque distance par un mur d’appui que la magnificence de la perspective qui se déroule au pied de la colline du Père-Lachaise semble assimiler à un mur de terrasse ou de balcon. Dans tout cet ensemble grave et modeste, la sculpture s’est abstenue, sauf sur les deux montants antérieurs, où deux trépieds symbolisent, par le sonvenir [sic] de l’encens, le sacrifice et la prière. Toute la richesse s’est concentrée dans la partie supérieure. Cette partie supérieure, composée d’un [sic] stèle superposé au premier, porte le nom glorieux de Geoffroy Saint-Hilaire, et c’est à ce nom que l’ensemble de l’ornementation se rapporte. Au-dessus du nom, un médaillon en bronze de grande proportion [signé et daté 1831], dû à la main puissante de David, est couronné par une élégante corniche qui lui sert d’abri, et dont les angles découpés suivant le mode antique signalent de loin le caractère funéraire du monument. Au-dessous du médaillon, deux branches de laurier, seule récompense que Geoffroy Saint-Hilaire ait retirée d’une vie pleine de labeur et de génie. Enfin, sur le soubassement, deux ibis soutenant une guirlande. Ces oiseaux sont une heureuse idée, car ils sont figurés ici, non pas seulement comme animaux sacrés, mais en commémoration des travaux qui ont immortalisé le nom de Geoffroy Saint-Hilaire. C’est à notre expédition d’Égypte, dont il fut un des membres les plus actifs, que remonte, en effet, la carrière de découvertes de ce savant, et c’est lui qui, en nous apportant des bords du Nil des ibis vivants et des momies d’ibis, a remis en lumière cet oiseau célèbre, sur lequel nous n’avions eu jusqu’alors que des données douteuses. »
(Le Magasin pittoresque. Paris, 1849, p. 31)


La bibliothèque de Geoffroy-Saint-Hilaire fut vendue au Jardin des plantes, 33 rue Cuvier, du jeudi 20 au vendredi 28 novembre 1845, en 8 vacations : Catalogue des livres de sciences, particulièrement de zoologie, d’anatomie comparée et d’anatomie philosophique, composant la bibliothèque de feu M. Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, membre de l’Institut, professeur et administrateur du Jardin du Roi, professeur d’anatomie et de physiologie à la Faculté des sciences, etc. (Paris, J. F. Delion, successeur de R. Merlin, 1845, in-8, [2]-130 p., 1.182 + 3 doubles [bis] = 1.185 lots), dont Sciences en général [72 lots = 6,07 %], Sciences mathématiques [13 lots = 1,09 %], Physique, Chimie et Technologie [70 lots = 5,90 %], Histoire naturelle en général [61 lots = 5,14 %], Minéralogie et Géologie [49 lots = 4,13 %], Botanique et Physiologie végétale [78 lots = 6,58 %], Zoologie [516 lots = 43,54 %], Agriculture [15 lots = 1,26 %], Sciences médicales [75 lots = 6,32 %], Sciences morales et politiques [44 lots = 3,71 %], Voyages, Géographie [69 lots = 5,82 %], Archéologie, Histoire [57 lots = 4,81 %], Littérature [48 lots = 4,05 %], Beaux-Arts [8 lots = 0,67 %], Mélanges [10 lots = 0,84 %].


227. Haüy. Traité des caractères physiques des pierres précieuses, pour servir à leur détermination lorsqu’elles ont été taillées. Paris, 1817, 1 vol. in-8, demi-rel., 3 pl.   


344. Antelme (Adr.). Galerie zoologique, ou exposé analytique et synthétique de l’histoire nat. des animaux, sous la direction de M. Geoffroy Saint-Hilaire. Paris, 1837, 2 vol. in-12, br., avec pl.

Photographie Librairie Clagahé, Lyon

347. Cuvier (G.). Le Règne animal, distribué d’après son organisation, pour servir de base à l’histoire nat. des animaux, et d’introduction à l’anatomie comparée. Paris, 1817, 4 vol. in-8, demi-rel., avec fig.


367. Lacépède et Cuvier. La Ménagerie du Muséum d’histoire nat. Paris, an X (1802), 38 pl. in-fol., avec le texte en regard, plus 7 pl. sans texte et 2 feuilles (Introduction double).

Plan du Jardin des plantes

371. Pujoulx (J.-B.). Promenades au Jardin des plantes, à la ménagerie et dans les galeries du Muséum d’histoire naturelle. Paris, an XII (1803), 2 vol. in-8, br., 2 pl. – A companion to the royal surrey zoological gardens, containing a list of the animals, and descriptive notices, 3e éd., London, 1835, in-8, 32 p., 1 cart.

Paris, A. Belin (I-III) et A. Blaise (IV), 1818-1842, 4 t. en 3 in-fol., 430 lithos., demi-mar. bleu (H. Haye, Amsterdam). Christie's, Paris, 11 mai 2011 : 49.000 €

413. Geoffroy-Saint-Hilaire (Et.) et Cuvier (Fr.). Histoire naturelle des mammifères. Sans titre et sans date (Texte et pl. coloriées). Gr. in-fol., tomes 1, 2 et 3, demi-rel., dos en parch. ; pluspl. et feuilles de texte.


428. Audebert (J.-B.). Histoire naturelle des singes et des makis. Paris, an VIII (1800), 1 vol. in-fol., rel., v., fil., doré sur tr., pl. col.


434. Cadet de Vaux. De la taupe, de ses mœurs, de ses habitudes et des moyens de la détruire, avec grav. et indications autographes de M. Geoffroy-Saint-Hilaire. Paris, an XII (1803), 1 vol. gr. in-12, demi-rel.


462. Lecomte (Jules). Pratique de la pêche de la baleine dans les mers du Sud. Paris, 1833, 1 vol. in-8, br.


492. Brisson. Ornithologia. Parisiis, 1760, 6 vol. in-4, rel., avec pl. (lat. et fr.).


503. Edwards (Georg.). Histoire naturelle d’oiseaux peu communs, et d’autres animaux rares qui n’ont pas été décrits, consistant en quadrupèdes, reptiles, poissons, insectes, etc., représentés sur 110 pl. col. Londres, 1747-1751, 4 vol. in-4, rel. mar., dor., fil.

Christie's, Paris, 11 mai 2011 : 97.000 €

505. Levaillant (F.). Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des rolliers, suivie de celle des toucans et des barbus. Paris, 1806, 2 vol. gr. in-fol., rel. en v., dor. sur tr. (pl. col.).


506. Levaillant (F.). Histoire naturelle des oiseaux d’Afrique. Paris, an VII (1799) à 1808, 6 tomes en 3 vol., et pl. col., 2 vol., ensemble 5 vol. in-4, rel. en v., fil. dor. (complet).

Christie's, Londres, 28 novembre 2001 : 35.250 €

509. Temminck. Histoire naturelle générale des pigeons, fig. peintes par Mlle Pauline de Courcelles. Paris, 1808, 1 vol. in-fol., demi-rel.


510. Temminck (C.-J.) et Meiffren-Laugier. Nouveau recueil de planches coloriées d’oiseaux, pour servir de suite et de complément aux planches enlum. de Buffon, édit. in-fol. et in-4, de l’Imprimerie royale, 1770. Paris, 102 liv. in-fol. (en feuilles).

Christie's, Paris, 29 avril 2013 : 5.625 € 

511. Vieillot (L.-P.) et Oudart (M.-P.). La Galerie des oiseaux. Paris, 1825 (texte), 2 tomes en 1 vol. in-4, et Atlas in-4, demi-rel., col.


512. Werner (J.-C.). Atlas des oiseaux d’Europe, pour servir de complément au manuel d’ornithologie de M. Temminck. Paris, 1826-1843, 45 liv. in-8, contenant 410 pl. col. (en feuilles).


523. Savigny (Jul.-Cés.). Histoire nat. et mythologique de l’Ibis. Paris, 1805, 1 vol. in-8, demi-rel.


561. Lacépède. Histoire naturelle des poissons. Paris, an VI, 1798 ; à l’an XI, 1803, 5 vol. in-4, demi-rel., avec pl.


586. Lucas (H.). Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d’Europe. Paris, 1834, 20 liv. in-8, gr. raisin (texte) et 80 pl. col. (complet).


591. Desmarest (Ans.-Gaet.). Considérations générales sur la classe des crustacés et description des espèces de ces animaux, qui vivent dans la mer, sur les côtes, ou dans les eaux douces de la France. Paris, 1825, 1 vol. gr. in-8, cart., avec 56 pl. col.


605. Cubières (S.-L.-P.). Histoire abrégée des coquillages de la mer, de leurs mœurs et de leurs amours. Versailles, an VIII, 1 vol. in-4, cart., avec fig.

Photographie Librairie Bernard Quaritch, Londres

663. Stephanus (Car.). De dissectione partium corporis humani libri tres editi. Parisiis, 1545, 1 vol. in-fol., pl., demi-rel.
677. Geoffroy Saint-Hilaire (Et.). Philosophie anatomique, organes respiratoires. Paris, 1818, 1 vol. in-8, avec Atlas de 10 pl. in-4 5plusieurs pages maculées).


837. Palfyn (Jean). Description anatomique des parties de la femme qui servent à la génération, avec un traité des monstres, de leurs causes, de leur nature et de leurs différences, et une description anatomique de la disposition surprenante de quelques parties externes et internes de deux enfants nés dans la ville de Gand, etc. Leide, 1708, 1 vol. in-4, rel.


986. Fleureau (Basile, le R. P.). Les Antiquités de la ville et du duché d’Estampes, avec l’histoire de l’abbaye de Morigny, et plusieurs remarques considérables qui regardent l’histoire générale de France. Paris, 1683, 1 vol. in-4, rel.


1.018. Denon (Vivant). Voyage dans la Basse et Haute-Egypte, pendant les campagnes du général Bonaparte. Paris, an X (1802), 3 vol. in-12, demi-rel.


1.064. Grobert. Description des pyramides de Ghize, de la ville du Kaire et de ses environs. Paris, an IX (1801), 1 vol. in-4, demi-rel., 4 pl.

La ville d’Étampes s’empressa de donner à une de ses places le nom de l’homme qui avait été son représentant à la Chambre des Cent-Jours.

L'Illustration, 17 octobre 1857, p. 260



Un des élèves de David d’Angers, né à Étampes, Élias Robert (1819-1874), offrit de faire une statue en marbre. 

L'Illustration, 17 octobre 1857, p. 260

La statue, exposée pendant le mois d’août 1857 devant une des portes du Louvre, en face de l’Institut, fut inaugurée à Étampes le dimanche 11 octobre suivant, devant le Théâtre, construit en 1852, place Geoffroy-Saint-Hilaire : le naturaliste est représenté dans l’attitude de la méditation, revêtu de son grand costume de professeur et au moment où une découverte inattendue se révèle à son esprit ; divers attributs concourent à rappeler et à caractériser la série de ses études.  
La ville d’Étampes fit aussi consacrer, par une inscription sur marbre noir, le souvenir de la naissance de Geoffroy-Saint-Hilaire, au-dessus de la porte de la maison paternelle.
Une rue voisine du Jardin des plantes, la rue du Jardin du Roi, reçut en 1868 le nom de Geoffroy-Saint-Hilaire [Ve].